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    Les Comités et Noyaux de défense des droits de la femme et de la jeune fille du groupement de Bugorhe et Irhambi-Katana plaident pour la réduction des frais liés à l’inscription des mariages à l’État civil dans la chefferie de Kabare, province du Sud-Kivu.

    Dans une lettre de plaidoyer adressée au Mwami de cette chefferie, Désiré Rugemanizi Na Bushi, les membres de ces comités et noyaux locaux indiquent que le coût élevé lié à l’inscription des mariages ne permet pas à certains, désireux de régulariser leur situation, de le faire.

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    Pourtant, rappellent ces Comités et Noyaux de défense des droits de la femme et de la jeune fille, plus tard, dans cette situation d’irrégularité dans le couple, ce sont les femmes et/ou les enfants qui sont les plus victimes.

    « Cette fragilité des femmes en union libre est accentuée par l’absence d’un mariage légal qui, outre la mauvaise volonté de certains maris, pourrait s’expliquer par le montant de 50 dollars américains fixés dans l’arrêté de la chefferie et dont certains jugent exorbitant. Ce montant de 50 dollars américains qui n’exclut pas le transport pour les familles éloignées du Bureau de l’État Civil et les charges sociales liées au mariage semble être très élevé par apport au pouvoir d’achat et revenus des membres de la communauté », disent-ils.

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    Ils précisent que suite à cette situation, les droits de la femme sont du jour au lendemain violés dans les groupements de Bugorhe et Irhambi-Katana et sur l’ensemble de la chefferie en général.

    « Les femmes sont discriminées, répudiées par leurs maris, exclues de la succession, subissent des injustices de la part de leurs maris et d’autres membres de la communauté parce que n’ayant jamais contracté un mariage civil. L’absence d’établissement des testaments par les membres de la communauté exprimant leur dernière volonté avant le décès engendre des conflits entre héritiers au moment de la succession. Certains jeunes en quête de survie abandonnent les femmes et les enfants pendant plusieurs années et au retour ils épousent d’autres », peut-on lire dans cette lettre.

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    Hormis le problème de la succession et de la légalisation des mariages civils, plusieurs autres abus que subissent les femmes sont cités dans cette lettre.

    C’est par exemple les cas de justice populaire occasionnés par la « multiplicité des chambres de prière qui prophétisent des mensonges ».

    Le mwami qui a réceptionné cette lettre de plaidoyer a promis son accompagnement à ces comités et noyaux locaux.

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    Il sied de dire que ce plaidoyer a été fait dans le cadre du projet « Promotion des droits des femmes et jeunes filles et lutte contre les pratiques discriminatoires dans les groupements d’Irhambi/Katana, Bugorhe et Izege dans la Province du Sud-Kivu.

    Un projet accompagné par la GIZ sous la facilitation de la Commission Diocésaine Justice et Paix de Bukavu (CDJP) et qui est dans sa deuxième phase. 

    Héritier Bashige M.

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