Accès Humanitaire

    Mercredi 13 juillet dernier, la cité de Bunagana, dans le territoire de Rutshuru au Nord-Kivu, a totalisé un mois d’occupation par les rebelles du M23, appuyés par le Rwanda. Plusieurs tentatives ont été menées par les Forces Armées de la RDC (FARDC) pour reprendre le contrôle de cette cité frontalière avec l’Ouganda, mais en vain. Des négociations et dialogues menées par le Président Félix Tshisekedi avec le Rwanda, sous la facilitation américaine, n’ont pas non plus obtenu la cessation effective des hostilités.

    Faut-il désespérer ? Absolument pas, selon Me Justin Bahirwe, Coordonnateur de l’Organisation SOS Information Juridique Multisectorielle (SOS-IJM), qui appelle le Gouvernement à redoubler d’efforts pour rétablir l’autorité de l’état dans cette entité.

    Il appelle les Forces Armées congolaises à ne pas « se fatiguer ». Car selon lui, après la Monusco, la RDC ne peut plus continuer à compter sur les armées étrangères.

    «Bunagana fait partie de la RDC, et le Chef de l’état a prêté serment de veiller sur l’intégrité du territoire national. Aucun centimètre en principe ne doit échapper à la souveraineté nationale de notre pays. Je partage la souffrance de nos compatriotes de cette cité, qui est sous occupation pendant tout ce temps. Je ne crois pas qu’on peut continuer à compter sur les armée étrangères pour sauver notre pays. Si c’était le cas, la Monusco, qui participe dans l’effort de la paix dans le cadre des Nations-Unies, aurait mis fin à tout ce qu’on connait comme massacres à l’Est. Il y a lieu d’appeler le gouvernement a fournir plus d’efforts, que ça soit sur le plan diplomatique dans le cadre de l’EAC comme on l’a vu, mais aussi qu’on puisse renforcer davantage notre armée. Parce qu’on a une armée meilleure, qui est forte et qui a toutes ses capacités d’interaction. On ne peut pas continuer à assister à la présence des groupes armés rebelles qui déstabilisent toute une nation,» indique-t-il.

    Justin Bahirwe estime par ailleurs qu’il n’y aura pas la paix en RDC tant que les crimes antérieurs continueront de rester impunis.

    «Il aura pas de paix sans justice dans notre pays, comme l’a toujours dit le Docteur Denis Mukwege. Tant qu’y a l’impunité à tous les niveaux, il n’y aura pas de paix parce que c’est la justice qui remet et restaure la dignité de toute une nation. Tant qu’il n’y aura pas de justice pour tous ces crimes commis dans notre pays, tous ces incidents de violations des droits humains répertoriés dans le Rapport Mapping, nous pouvons penser que tout le monde viendra s’aventurier sur le territoire,» affirme-t-il.

    Celui-ci appelle à la solidarité avec la population de Rutshuru qui fait actuellement face à ces combats armés, à la base des morts et un déplacement massif des habitants.

    «Le Président de la République et le Gouvernement doivent user toutes les voies possibles pour que les compatriotes de Bunagana et de Rutshuru puissent se sentir à nouveau en sécurité. Je demande aux FARDC de ne pas se fatiguer et de poursuivre les efforts visant à reprendre la situation en main. Et à la population de faire en sorte qu’on puisse être solidaires avec notre armée, mais aussi avec nos compatriotes qui sont sous occupation pour le moment,» exhorte-t-il.

    Lire aussi M23 au Nord-Kivu: le Gouverneur interdit toute exportation ou importation des marchandises via Bunagana

    Trésor Wilondja

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