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    Quelques jours seulement après la suspension de 6 sociétés minières chinoises exerçant leurs activités dans le territoire de Mwenga au Sud-Kivu, par le Gouverneur de province Théo Ngwabidje Kasi, différentes réactions fusent de partout de la part des acteurs sociaux et politiques, et des organisations intervenant dans le secteur minier.

    C’est notamment l’organisation «La Sentinelle» qui s’est confiée à Laprunellerdc.info. Celle-ci salue d’un côté cet arrêté signé par le Gouverneur, et qui selon elle répond à ses différentes dénonciations des conséquences de l’exploitation illégale et irrégulière des minerais à Mwenga. Mais de l’autre côté, c’est un sentiment de doute pour cette organisation, en ce qui concerne la mise en application de cette décision.

    « C’est un sentiment de joie que nous avons après la signature dudit arrêté parce que nous avons désormais un support décisionnel, sur lequel nous pouvons nous appuyer pour demander réparation et indemnisation de tous les faits collatéraux, liés à cette exploitation calamiteuse des ressources minières, et la destruction environnementale du territoire de Mwenga par les chinois, et leurs complices. En passant nous félicitons le Gouverneur de Province du Sud Kivu pour ce geste, » a dit Me Wilondja Nepangi José, responsable de cette structure citoyenne.

    Celui-ci relève cependant des inquiétudes sur la mise en application de cet arrêté, vu que le locataire de Nyamoma et son entourage, seraient impliqués, selon lui, dans le non-respect du code minier dans cette entité.

    « Nous avons un sentiment de doute, qui est lié à une crainte de voir cet arrêté être exécuté, vu que son signataire et son entourage seraient extrêmement impliqués dans cette exploitation, en qualité de l’une des autorités morales, car selon certaines sources, il percevrait une part considérable du fruit de ces minerais du sang du territoire de Mwenga », explique-t-il.

    De son côté, Me Patient Bashombe, Coordonnateur National de la Dynamique Communautaire pour la Cohésion Sociale et le Développement (DYCOD); craint que les preuves des magouilles de ces sociétés ne soient effacées. Selon lui, la justice doit s’activer afin de poursuivre des centaines de chinois et leurs entreprises, impliquées dans cette affaire d’exploitation illégale des minerais à Mwenga.

    « Les activités de 6 sociétés des chinois ont été suspendues par le gouverneur Théo Kasi mais ce n’est pas suffisant. Nous craignons que les preuves ne soient effacées par leurs complices en province et à Kinshasa. La justice doit s’activer. De centaines de chinois impliqués dans le pillage, contaminations des rivières par des substances toxiques et exploitation illégale des minerais à Mwenga doivent être poursuivies avant qu’ils ne s’évaporent dans la nature », a-t-il réagi sur son compte Twitter.

    Même réaction pour Rémy Kasindi, activiste du mouvement citoyen Amka Congo, qui plaide pour la mise sur pied d’une commission d’enquête pour examiner ce dossier.

    « Cet arrêté n’est qu’un arbre qui cache toute une forêt. Il s’agit d’un groupe bien structuré et organisé, derrière une mafia bien encadrée et protégée par les mêmes qui crient aux voleurs, qui violent notre code minier, qui empiètent la traçabilité, la certification des minerais et les efforts consentis par les différentes parties prenantes impliquées dans l’assainissement du secteur. Toute la province du Sud-Kivu est impactée par cette machine à piller, organisée par territoire, elle est totalement victime d’un jeu malicieux, » a fait savoir Monsieur Rémy Kasindi.

    Et d’ajouter :

    « Nous voulons savoir plus pour éviter les fuites en avant. A qui profite cette exploitation illégale? Pourquoi ne pas mettre sur pied une équipe d’enquête pour en savoir plus ? Nous demandons la mise sur pied d’une équipe multidisciplinaire et parlementaire qui travaillera sur l’impact socioéconomique et environnemental, » plaide-t-il.

    Notons qu’après plusieurs alertes et dénonciations des acteurs sociaux et politiques sur la violation du code minier par des sociétés minières chinoises; l’exploitation et la sécurisation des sites miniers par des militaires FARDC dans le territoire de Mwenga; le chef de l’exécutif provincial a décidé de suspendre les activités de 6 sociétés minières chinoises dans cette partie de la province du Sud-Kivu, après avoir instruit les tous les militaires présents dans ces sites d’y quitter sans délai.

    Abdallah Mapenzi

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