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    Un rapport à mi-parcours des Experts onusiens sur la RDC indique que les Maï-Maï « Yakutumba » ont continué de financer leurs activités par le commerce de l’or, du bois d’œuvre et du charbon de bois, venant des espèces végétales protégées.

    Tout d’abord, le Groupe d’experts dit avoir réuni des informations sur un cas datant de janvier 2020, dans lequel « Mines Propres SARL », une société d’exportation d’or établie à Bukavu, a transféré 11,071 kilogrammes d’or à Dubaï. Selon un essayeur de Fizi, un chauffeur routier et un négociant proche de l’affaire cités dans le rapport, 6,5 kg de cet or ont été vendus par des représentants des Maï-Maï Yakutumba.

    Selon ce rapport examiné par le Comité du Conseil de Sécurité de l’ONU, l’essayeur avait expliqué que cet or était destiné à Mines Propres, et que la société avait chargé un chauffeur de camion des FARDC de transporter l’or à Bukavu.

    «L’essayeur, un agent de transport d’or et un négociant local ont confirmé que la majeure partie de l’or commercialisé par les Maï-Maï Yakutumba provenait de mines d’or artisanales, situées dans les collines de Kachanga, ainsi que des mines Miba et Nyange, toutes situées dans la périphérie de la cité de Misisi, dans le territoire de Fizi.» dit ce rapport.

    Les experts de l’ONU ajoutent qu’en raison des vols à main armée visant les marchands d’or sur la route entre Misisi, Uvira et Bukavu depuis la mi-2019, les marchands d’or de Bukavu préféraient verser une redevance illégale à des membres des FARDC, pour que l’or soit transporté dans des camions des FARDC entre Misisi et Bukavu, dans le cadre d’opérations de routine.

    «Cette tendance s’est accentuée avec le confinement lié à la Covid-19. Un administrateur local basé à Misisi, un officier des FARDC et un chercheur d’or local ont reconnu que certains membres des FARDC du 3407e régiment de la 33e région militaire, avaient facilité le transport de l’or, notamment pour les Maï-Maï Yakutumba et pour leur profit personnel.» lit-on.

    Bois d’œuvre et charbon de bois

    Ce rapport transmis le 23 décembre dernier au Secrétaire Général de l’ONU, indique que les Maï-Maï Yakutumba ont contrôlé le commerce du bois d’œuvre et du charbon de bois, et imposé des taxes à la population dans la partie sud du Sud-Kivu.

    Deux sources gouvernementales et un militant écologiste basé à Bukavu, ont déclaré aux Experts que les séquoias des réserves forestières naturelles de Ngandja, de LwamaKivu et d’Itombwe, étaient menacés en raison de l’exploitation illégale des forêts par des réseaux criminels, qui payaient les Maï-Maï Yakutumba pour pouvoir accéder aux forêts.

    Le rapport rappelle que le séquoia (également connu sous les noms « Redwood (bois rouge) ou Pterocarpus tinctorius » relève de l’annexe II de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction, qui impose une exploitation contrôlée par l’attribution de licences.

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    «Cinq négociants en bois d’œuvre de Bukavu et d’Uvira ont payé des représentants de Yakutumba de 10 à 15 dollars par planche de séquoia de 20 à 30 pieds, puis ont vendu le bois à des exportateurs pour 3 à 5 dollars par pied à partir de février 2020, réalisant plus de 50 dollars de profit par planche.» note ce Rapport à mi-parcours.

    Les sources citées par les experts onusiens, ainsi que les auteurs d’un rapport issu de la Société Civile du Sud-Kivu, ont noté que le bois de séquoia du Sud-Kivu qui a financé les Maï-Maï Yakutumba, était exporté vers le Burundi depuis les ports de Mushibaki et de Kalundu, sur le lac Tanganyika et le lac Kavimvira, et vers la Zambie depuis le port de Kalemie, dans la province du Tanganyika. 

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