Accès Humanitaire

    Au cours des deux dernières années, les troubles dans l’est de la République démocratique du Congo ont forcé des milliers de personnes à fuir leurs foyers. Beaucoup ont trouvé refuge de l’autre côté de la frontière entre le Nord et le Sud Kivu; où ils partagent des ressources limitées et des terres avec des communautés tout aussi vulnérables.

    L’une des régions les plus touchées, Katasomwa, préoccupe l’organisation humanitaire Médecins Sans Frontières (MSF). Dans cette région reculée du territoire de Kalehe au Sud-Kivu, il n’y a pas d’infrastructure de base, alors que près de mille déplacés vivent dans ce site.

    «Les personnes déplacées à Katasomwa vivent dans des camps de fortune, dépourvus d’installations de base telles que des abris; de la nourriture, de l’eau, des latrines et des soins médicaux.» dit MSF, dans un communiqué de presse publié jeudi 28 janvier 2021.

    Selon l’organisation, la plupart des personnes déplacées à Mushunguti, Ramba et Bushaku sont des femmes et des enfants. Après le calvaire de la vie sur la route et les conditions de vie dans les lieux de déplacement comme Katasomwa; ils tombent malades très rapidement. «La diarrhée, les infections respiratoires aiguës et la parasitose intestinale sont très répandues; et de nombreux enfants souffrent de malnutrition sévère.» lit-on.

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    L’arrivée de populations déplacées a été un défi pour le système de santé naissant sur place. MSF affirme que me poste de santé de Katasomwa est géré par du personnel motivé; mais il manque de moyens adéquats.

    « Les femmes déplacées ont évité de venir au poste de santé parce qu’elles n’ont pas d’argent pour payer les soins »; a expliqué esther Isabayo Benimana, infirmière en chef; affirmant que beaucoup ont accouché dans le camp, et certains sont morts de cette façon.

    MSF a cependant réagit à la situation sanitaire désastreuse dans ces hautes terres; en fournissant une assistance médicale d’urgence.
    « Nous nous sommes d’abord concentrés sur les groupes ayant les taux de mortalité les plus élevés – principalement les enfants de moins de 15 ans et les femmes enceintes », explique David Namegabe, médecin urgentiste de MSF. « La mortalité maternelle dans la région est très élevée. Nous avons également ciblé toutes les urgences chirurgicales.» ajoute-t-il.

    Les équipes logistiques de MSF réhabilitent aussi le poste de santé de Katasomwa; ainsi que d’autres installations médicales à Mushunguti, Ramba et Bushaku. Les habitants de la région n’ont pas été vaccinés depuis plus de trois ans. MSF, en collaboration avec les autorités sanitaires, a organisé une campagne de vaccination multi-antigènes. Dans les trois régions, environ 7 000 enfants ont été vaccinés contre des maladies courantes comme la rougeole.

    «Les besoins demeurent élevés et exacerbent les inégalités qui affectaient la région bien avant l’arrivée des personnes déplacées. Les communautés pygmées ont été forcées de quitter la forêt de Kahuzi Biega; où elles vivaient depuis des générations jusqu’à ce que le parc devienne un site du patrimoine mondial de l’UNESCO. Ils sont aujourd’hui victimes de discrimination.» dit MSF.

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    Depuis le début de l’intervention de MSF dans la région, ses équipes ont mené plus de 4 000 consultations entre les communautés d’accueil, déplacées et pygmées ; et les agents de santé communautaires ont donné des soins de santé de base à plus de 850 personnes.

    Plus d’une centaine de victimes de violences sexuelles ont reçu des soins médicaux et psychosociaux; et grâce à la collaboration de MSF avec les autorités sanitaires, plus de 6 000 enfants ont été vaccinés contre la rougeole et d’autres maladies courantes.

    L’organisation promet qu’au cours des prochaines semaines, elle se concentrera sur l’amélioration de l’assainissement et de l’hygiène; en construisant 80 latrines et un réseau d’eau. «La situation nutritionnelle dans la région est également préoccupante et nous surveillons de près la situation.» dit MSF.

    Museza Cikuru

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