Accès Humanitaire

    Lancés le 15 avril dernier par le Gouverneur du Sud-Kivu, c’est pratiquement ce lundi 4 mai 2020, que les programmes d’enseignement à distance ont commencé, à travers des radios et télévisions, en faveur des élèves des écoles maternelles, primaires, et  secondaires, pour une formation continue tout au long de la période de suspension des cours, suite au coronavirus.

    Différentes chaînes locales ont débuté des programmes de cours, visiblement comme à l’ouverture de l’année. Les médias concernés sont principalement de la ville de Bukavu, alors que les initiateurs de ces programmes d’enseignement annoncent que des radios émettant dans certains territoires pourront également diffuser ces cours.

    Controversé depuis son annonce, ce programme d’enseignement à distance est selon certains, loin d’atteindre ses objectifs ; alors que les organisateurs veulent à tout prix trouver des alternatives, pour assurer la continuité pédagogique malgré la suspension des activités scolaires.

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    Lors du lancement de ce programme appuyé par l’UNICEF, le Gouverneur Théo Ngwabidje avait réitéré son intention de voir les élèves, bien qu’étant confinés à la maison, continuer à suivre les cours à distance, afin de pérenniser les acquis et l’élan scolaire.

    Ce qui est apparemment loin de convaincre des acteurs socio-politiques en province, qui justifient leur inquiétude par le caractère non-contraignant de cet enseignement, qui sera difficile à intéresser les apprenants par l’absence de l’interaction, le manque de moyens matériels par nombreux pour accéder à ces cours, ainsi que la non-couverture des médias sélectionnés, de certaines entités de la province.

    «La précarité de la vie socio-économique de la population, l’absence des infrastructures réseaux appropriées dans les milieux ruraux, l’accès mystifié à l’internet, la difficulté d’accès à l’électricité, l’existence des programmes scolaires et d’un système éducatif hérités de la colonisation et totalement obsolète, ne peuvent pas garantir un succès à un programme d’enseignement à distance.» a dernièrement réagi un acteur social de Bukavu.

    Certains ont même appelé l’autorité provinciale à suspendre ces programmes, qu’ils voient comme une manière de s’enrichir, «dans le dos des élèves qui n’en tireront pas grand-chose.»

    Museza Cikuru

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