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    Dans un entretien avec un reporter de Laprunellerdc.info, le député provincial Amani Kamanda Jaques, dit avoir suivi comme tout le monde, que le Gouverneur de province du Sud-Kivu, a lancé l’enseignement à distance pour les élèves, pendant cette période où les cours sont suspendus suite au Covid-19.

    Une mesure qui selon l’élu de Kalehe n’est pas mauvaise, mais soulève des inquiétudes sur l’opportunité d’organiser un enseignement à distance, dans une province où les moyens de communication sont quasi inexistants.

    Ce député provincial dit ne pas comprendre si, le Gouvernement provincial en prenant cette mesure, a eu le temps de faire une étude de la réalité du terrain. Moins encore, si  l’équipe du Gouverneur a fait l’étude de faisabilité de cet enseignement, au niveau des différents territoires, complètement enclavés sur le plan de communication.

    « Est ce qu’il s’est déjà rendu compte qu’il y a un problème de réseau internet dans la province. Où la population n’a pas aussi accès à la télévision et à la radio. L’enseignement à distance c’est bon, mais ce n’est pas opportun pour la province du Sud-Kivu. Parce que si vous voyez nos territoires Fizi, Kalehe, Shabunda et autres, il n’y a pas des moyens de communication. Si vous voyez même les conditions dans les quelles les enfants étudient, vous comprenez que c’est compliqué. Et ensuite vient cet enseignement à distance, ça frustre. » dit-t-il.

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    Le rapporteur de l’Assemblée provinciale parle d’une mesure discriminatoire, et qui vise à exclure une partie des élèves de la province. Il appelle le Gouverneur à revoir sa décision.

    « Mon inquiétude est que nos autorités ont tendance à considérer la ville de Bukavu comme la province du Sud-Kivu. La province a huit territoires. Même dans la ville de Bukavu, c’est ne pas facile de garantir à la population que cet enseignement a distance sera fait. Moi je pense que le Gouverneur et la ministre de l’enseignement doivent revoir la mesure. Ça c’est discriminatoire, c’est un enseignement qui va exclure une partie de la population.  C’est ne pas opportun dès lors que les dispositifs dans les territoires ne sont pas rassurés. » a insisté Jaques Kamanda.

    Pour rappel, le Gouverneur de province Théo Ngwabidje a lancé depuis la semaine dernière un programme de l’enseignement à distance pour dit il, occuper les enfants pendant la période de suspension des cours au pays. Il avait indiqué que cet enseignement à distance devra se faire à travers des radios, télévisions et les réseaux sociaux.

    Cette mesure a été largement critiquée par des habitants et acteurs sociaux en province, certains la soutenant, mais plusieurs s’y sont opposés, parlant d’une mesure difficile à concrétiser dans une province à multiples problèmes, liés à la nouvelle technologie de l’information et de la communication.

    Une semaine après, l’inspecteur Principal Provincial a indiqué que les mesures ont été prises pour rendre effectif cet enseignement à distance dans la province. Entre-temps, beaucoup se demandent encore comment le programme de dispensation des cours a été élaboré, pour permettre aux élèves des différents coins de la province de s’y adapter. Egalement, il n’y a pas encore de programme de diffusion de cours dans les médias, qui seraient choisis pour cette fin.

    Bertin Bulonza

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