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    La décision de la Commission de censure, interdisant la diffusion des chansons «Nini to sali te» du groupe musical MPR, et «Lettre à Ya Tshitshi» de l’artiste Bob Elvis, suscite des réactions et crée une vive polémique au sein de la toile en RDC.

    Sur les réseaux sociaux, nombreux pensent que cette décision est « une preuve que le régime actuel ne supporte pas la vérité ». Ceux-ci exigent la levée « pure et simple » de cette décision.

    C’est le cas de Jean Claude Katende, Défenseur des droits humains en RDC, qui ne digère pas cette censure. Celui-ci va jusqu’à citer plusieurs chansons qui portent attente à certaines valeurs démocratiques et mœurs, et qui n’ont jamais fait objet d’une quelconque censure.

    «Pourquoi on n’interdit pas les chansons où on voit des jeunes femmes qui dansent presque nues? Sachez que la chanson » Nini to sali te » sera écoutée ailleurs. Il n’y a aucune raison d’interdire ladite chanson. Je demande à ceux qui ont censuré la chanson « Nini to sali te » de faire supprimer l’émission Kin- Makambo de Molière TV. Ce sont les mêmes choses qui passent là-bas que les jeunes ont repris. Enfin de compte, nous savons tous que cette chanson ne vise pas le président. Pourquoi la peur ? » demande Jean-Claude Katende.

    Sur Twitter, Honoré Mvula, lui, parle d’une décision anticonstitutionnelle. Il soutient que cette décision mérite d’être annulée.

    «C’est une décision anti-démocratique qui viole la liberté d’expression. Cette commission de censure qui n’a jamais interdit les chansons « Bor Ezanga Mbuma ». Sûrement cette commission travaille contre le régime. Les compatriotes doivent s’exprimer librement,» pense-t-il.

    A cela Sam Bokolombe, un autre internaute congolais, suppose que censurer «Nini tosali te»  est une véritable faute politique « qui rappelle les mauvais moments vécus » pendant l’ère Mobutu, et qui enterre les paroles du Président au sujet de la liberté publique. 

    «Censurer Nini to sali te, une fresque de nos échecs récurrents à redresser la RDC, est un mauvais signal, une faute, voire une bêtise politique qui renfloue les sinistres souvenirs des années Mobutu et enterre les dernières illusions d’une embellie des libertés publiques sous FATSHI,» a-t-il déclaré.

    Les autorités congolaises jouent à l’apaisement

    Du coté des autorités congolaises, l’heure est à l’apaisement. Le Porte-parole du gouvernement nie toute implication du Gouvernement dans cette décision.

    «La décision portant censure des chansons n’émane pas du gouvernement. Dans le changement de narratif que nous prônons, tout citoyen est libre d’exprimer son opinion sous réserve des dispositions légales,» a dit le Ministre de la Communication et Médias.

    Lire aussi RDC: les chansons «Nini to sali te» et «Lettre à ya Tshitshi» interdites de diffusion

    Et à Vidiye Tshimanga, conseiller du Chef de l’état en charge des questions stratégiques, d’ajouter : «Je ne connais pas le contenu des autres titres, mais si il n’y a pas d’insultes ou d’atteinte à la pudeur, les cris du cœur tels que nini to sali te, ne méritent pas la censure

    Déogratias Murhula, stagiaire UOB

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