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    Le rapport du Réseau Local de Protection des Civils évoque également des nombreuses barrières payantes installées sur plusieurs tronçons routiers et lacustres des territoires d’Uvira et Walungu dans le Sud-Kivu.

    Ce rapport circonstanciel de Juillet 2021 parvenu en exclusivité à LaPrunelleRDC.Info, note par exemple plusieurs barrières sur le tronçon Uvira-ville, plus ou moins 10 Kilomètres.

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    « Ce tronçon couvre la partie de la ville d’Uvira qui commence du pont de la rivière Kawizi au nord de la ville jusqu’à la rivière Ruzozi au Sud de la ville d’Uvira. Cette partie, les FARDC ont deux barrières ayant comme objectif de fouiller tous les colis des passants et de contrôler la circulation des militaires.  Malheureusement, ces militaires qui se retrouveraient sur ces deux barrières exigent 500 FC à tout passant ayant les colis sur leurs motos surtout.  La PCR (police de la circulation routière) compte 4 postes le long de la route nationale numéro 5, où chaque Bajaje est obligée de payer 500 FC par jour et cet argent est payé vers 12 heures aux policiers qui sont au contrôle des véhicules sur la route. Chaque camion qui passe paie chaque jour de 10.000 FC à 20.000 FC, selon le tonnage. Toutes les motos qui partent à la frontière de Kavimvira sont obligées de payer 200 FC par jour aux mains de poste qui est installé vers Kilomoni en ville d’Uvira non loin de la frontière », dit le RLPC.

    Sur le tronçon Kawizi/Uvira vers Kamanyola/Walungu, plus ou moins 86 Km sur la Route Nationale 5 (Uvira et Walungu), le RLPC a documenté 4 postes de la PCR qui exigent à toutes les voitures de payer 2000 FC, soit 1 USD par poste de la PCR ; les véhicules des agences de voyage paient 3.000 FC, soit 1.5 USD par postes de la PCR ; les camions paient de 5.000 FC à 10.000 FC, soit de 2.5 à 5 USD par poste de la PCR, selon le tonnage. 

    Sur le tronçon Bwegera-Lemera, une route de desserte agricole en territoire d’Uvira long de plus ou moins 25 Km, 7 Barrières payantes érigées par les FARDC, où chaque passager à bord d’une moto 200 FC ; ont été répertoriées par le RLPC.

    «Les véhicules qui se rendent aux différents marchés de cette région paient 5.000 FC, soit 2.5 USD par barrières et par jour », annonce le rapport.

    Sur le tronçon Uvira-ville vers Bijombo en territoire d’Uvira (Hauts Plateaux) où la circulation n’est possible qu’à pieds car aucun véhicule ni moto n’y accède, 7 Barrières payantes érigées par les FARDC, où chaque personne qui passe sur ces barrières paie 2.000 FC par barrière, soit 1 USD ;

    2 Barrières payantes sont érigées par les Maï-maï /Biloze Bishambuke ; une barrière payante érigée par le groupe armé Twirwaneo, où chaque passant paye 2.000 FC soit 1 USD par barrière. 

    «Tous ces frais perçus par les services de sécurité nationale ne sont pas suivis par des quittances pour justifier les montants perçus », regrette le RLPC.

    Les tracasseries même pour le transport lacustre

    Cette situation ne touche pas seulement les tronçons routiers de ces régions. Les voies lacustres sont également concernées.

    Depuis Uvira-ville vers Talama/Fizi long de 174 Km, le transport se fait sur les eaux du lac Tanganyika, les embarcations motorisées(Boat), les bateaux et les vedettes sont utilisées pour le transport des personnes et des marchandises.  

    En ville d’Uvira au Sud-Kivu pris comme échantillon et/ou comme point de départ, le RLPC dit avoir retrouvé quatre (4) Ports homologués par l’Etat congolais dont  celui « de Mayaka, de Gabby, de Kidoge Majagira et le grand port de la  SNCC, deux Beach : Maendeleo et celui du marché Zaïrois et la Plage de  Kalundu », où les embarcations et bateaux sont obligés d’accoster et  d’embarquer les personnes et les marchandises.

    « C’est dans ces endroits qu’on devrait voir la présence de 4 services seulement de l’État, dont celui de Maritime, de l’Office congolais de contrôle(OCC), Direction Générale de Douane et d’Accise (DGDA) et la direction générale de Migration (DGM) et à défaut, le service de l’hygiène. Malheureusement, on y retrouve plus 15 services de l’État qui y posent librement leurs actes administratifs et tracassent les pauvres paysans et commerçants qui y fréquente contrairement à la décision des autorités compétentes », révèle le RLPC.

    Selon le RLPC, 10 positions des militaires des FARDC sont signalées de la ville d’Uvira à Talama, village séparant la province du Sud-Kivu à la province sœur de Tanganyika, où toutes les embarcations sont obligées de payer de 5.000 FC à 10.000 FC, soit de 2.5 à 5 USD par embarcation et par position durant leur passage. 

    Lire aussi: Couvre-feu au Sud-Kivu : des militaires en profitent pour ériger des barrières payantes et illégales sur la RN5 près de Baraka

    « Chaque colis qui entre dans l’embarcation(Boat) ou Bateaux est obligé de verser dans les mains des services de l’État qui sont chargées de contrôler les colis dans les Beach, les ports et les plages de 1.000 à 5.000 FC, soit 2.5 à 5 USD, selon le kilo. Cette taxe illégale est surnommée par ces services de l’État « Assistance ». Cette somme est imposée aux passagers et/ou aux commerçants qui fréquentent cette voie et ne reçoivent pas la quittance pour la justification du montant perçu. Les paysans assisteraient souvent aux échanges de coups entre les percepteurs de cette somme, lors de leurs partages chaque soirée », annonce le rapport circonstanciel du RLPC.

    Jean-Luc M.
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