Accès Humanitaire

    Les déplacés ayant fui les attaques du M23 contre les Forces Armées de la RDC à Nyiragongo, commencent déjà à regagner leur milieu d’origine. Ce jeudi 2 juin 2022, certains déplacés rencontrés par Laprunellerdc.info, justifient leur retour par les mauvaises conditions dans lesquelles ils vivent dans ce site, mais surtout par le rétablissement de la situation sécuritaire qui est devenue depuis peu rassurante dans leurs milieux d’origine.

    «Je regagne mon village car ici nous avons vraiment beaucoup souffert. Même lors de la distribution de l’assistance, certains déplacés se sont bagarrés et beaucoup ont été blessés. On n’a pas d’autre choix que de rentrer chez nous,» déclare Dorcas Uwimani, déplacée.

    De sa part, Hafashimana Bahati affirme qu’il rentre chez lui pour poursuivre ses activités champêtres. Selon lui, le calme est revenu depuis peu à Kibumba, et il n’y a plus rien à craindre, vu la présence renforcée des militaires FARDC qui y ont été déployés.

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    Signalons que selon les dernières estimations compilées par les organisations humanitaires et les autorités territoriales, plus de 117.000 personnes ont été déplacées depuis que les violences ont éclaté en mars dernier entre les FARDC et les M23 en territoires de Rutsburu et Nyiragongo au Nord-Kivu. Parmi eux, plus de 64.000 se sont déplacées depuis le 19 mai dernier.

    Selon le Bureau de coordination humanitaire, environ 33.000 déplacés ont trouvé refuge dans des écoles, églises, familles d’accueil et autres lieux collectifs dans le territoire de Nyiragongo, tandis que 31.000 se sont mis à l’abri dans les régions de Rumangabo et Rugari (Rutshuru).

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    «La situation sécuritaire demeurant incertaine, les populations hésitent à rentrer chez elles. Des mouvements retours timides sont néanmoins observés dans certaines localités dont Gisigari, Chengerero, Bugusa, Kabindi, Rangira, et Bunagana (Rutshuru), ainsi qu’en provenance de l’Ouganda où environ 25 000 personnes s’étaient réfugiées depuis mars. Les activités d’aide humanitaire se poursuivent, notamment la fourniture d’eau potable et l’installation des structures d’hygiène et d’assainissement dans les zones d’accueils entre Kibati et Goma (territoire de Nyiragongo) et dans les sites de Kanyaruchinya, Bujari, Kayembe et Munigi. La distribution de vivres continue également à Kanyaruchinya afin d’atteindre les 35 000 bénéficiaires ciblés. Cependant, des besoins persistent en termes d’articles ménagers essentiels, en abris, en eau et hygiène,» note l’agence onusienne dans un communiqué publié ce jeudi.

    OCHA note que la réouverture de la route principale reliant Goma à Rutshuru le 29 mai dernier, a permis aux acteurs humanitaires de reprendre leurs mouvements et d’intensifier leurs opérations au-delà de Nyiragongo. Mais à ce stade, des milliers de personnes, en grande majorité des femmes et des enfants, vivent dans des conditions difficiles dans les sites au sein desquels ils sont hebergés.

    Bienfait Tumsifu depuis Goma

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