Accès Humanitaire

    Le Ministre des Affaires étrangères au Rwanda a tacitement reconnu ce dimanche 7 août 2022, la présence des éléments de l’armée rwandaise sur le sol congolais, sans autorisation, sans accord préalable de coopération militaire, dans un contexte où son pays est déjà accusé de soutenir les rebelles du M23 actifs au Nord-Kivu.

    «Que ça soit 10 militaires, que ça soit 20, que ça soit 30, ça ne compte pas. Moi, je vous dis, il y a des attaques sur le territoire rwandais à partir du territoire congolais, et il y a eu des FDLR qui collaborent avec les FARDC et qui se sont infiltrés sur notre territoire au mois de novembre 2021, ça c’est la dernière attaque, et qui ont tué des citoyens rwandais. C’est une violation de la souveraineté, c’est une violation de notre intégrité territoriale et c’est une menace à la sécurité de notre pays. Donc, tout cela doit être pris au sérieux. Ce n’est pas une question des vingtaines, des trentaines ou des centaines de soldats rwandais entrés au Congo, ça, ça importe peu,» a-t-il déclaré dans une interview accordée à RFI.

    Pour le Ministre rwandais, les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) sont à la base de la présence des militaires rwandais dans le territoire congolais. Une éternelle excuse du Rwanda, qui est accusé depuis des années par des officiels congolais de créer l’instabilité à l’Est du pays, pour y exploiter des ressources naturelles.

    «J’ai entendu que le Rwanda était accusé d’être intervenu auprès du groupe M23 en RDC. J’espère que les experts de l’ONU ont pu produire un rapport basé sur des faits. Et si les experts n’ont vu que les soldats Rwandais et n’ont pas pu supporter sur la collaboration des FDLR et les forces armées de la République Démocratique du Congo, si les drones qu’ils ont utilisés, n’ont vu que les soldats Rwandais et n’ont pas identifier les pièces d’artillerie qui ont bombardé le territoire Rwandais à partir de la République Démocratique du Congo le 19 mars, le 23 mai et le 10 juin. Si les experts n’ont pas pu supporter sur les discours de haine qui ont été diffusés ces derniers temps par les dirigeants du gouvernement, les membres de la société civile, par des individus congolais, il y aurait un problème. Le M23 est un mouvement congolais composé dans sa grande majorité des personnes qui parlent le Kinyarwanda. Même s’ils parlent le Kinyarwanda, ce ne sont pas eux qui sont à l’origine de ce problème,» a indiqué Vincent Biruta.

    Pour le moment, le Rwanda et le M23 réfutent toujours les conclusions du rapport de l’ONU qui a fuité jeudi 4 août, certifiant que le mouvement du 23 mars a reçu un soutien de l’armée Rwandaise sur le sol congolais, de novembre à juillet 2022.

    Lire aussi RDC: en réaction au rapport des Experts de l’ONU, le Gouvernement appelle le Conseil de sécurité à condamner l’agression du Rwanda

    En RDC, le Gouvernement, ainsi que plusieurs organisations et personnalités, ont salué ce rapport, appelant le Rwanda à reconnaitre sa responsabilité dans l’instabilité à l’Est du pays, et le Conseil de sécurité de l’ONU à prendre des sanctions contre le pouvoir de Kigali.

    Magloire Tsongo depuis Goma

    Share.

    Leave A Reply

    Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.