Accès Humanitaire

    La surprise à Goma et Nyiragongo. Personne ne s’y attendait. Aucune alerte lancée la veille ou quelques jours avant par les autorités de la Province du Nord-Kivu à l’Est de la République Démocratique du Congo.

    Pourtant, le volcan Nyiragongo l’un des plus actifs du monde a encore craché du feu. Le ciel de Goma était rouge. Un feu, peut-être pas comparable à celui de 2002 mais il n’a pas manqué de faire des dégâts.

    Lire aussi: Éruption volcanique à Goma: 150 enfants sont séparés de leur famille et 170 autres seraient disparus (UNICEF)

    En effet, aux environs de 19 heures locales, plusieurs habitants étaient déjà mobilisés à Goma pour trouver où passer la nuit. Des milliers ont pris la direction du Rwanda voisin alors que d’autres ont choisi la direction de Mugunga, et Sake, à l’Ouest de la ville volcanique.

    Une situation humanitaire préoccupante

    Une situation dramatique pour les femmes et les enfants particulièrement qui ont été obligés de laisser les biens et leurs habitations pour passer la nuit à la belle étoile, pourvu que leurs vies soient épargnées. Selon l’UNICEF, plus de 150 enfants sont séparés de leur famille et 170 autres seraient disparus après l’éruption du volcan Nyiragongo.

    C’est ce qu’on peut lire dans un communiqué de presse publié ce 23 mai dans la soirée.

    Sur place dans la région environnant Goma, des centaines des maisons à Buhene, une partie de Majengo et Turunga ont été consumées par le feu. Des populations qui tentent de regagner leurs milieux d’habitations ne savent pas à quel saint se vouer.

    A Bushara, non loin de la chefferie de Munigi, le réservoir construit par une organisation internationale et qui desservait de l’eau dans l’entité a été détruit par ce feu dévorant.

    Déjà le soir de ce samedi, plusieurs morts ont été enregistrés dans des accidents de circulation sur l’axe Goma-Sake alors que les habitants tentaient de fouir pour se mettre à l’abri.

    Dans un compte-rendu de la réunion du comité de crise présidée par le Lieutenant Général Ndima Constant Gouverneur militaire du Nord-Kivu ce dimanche 23 mai, il est révélé que 13 personnes fuyant les menaces de la lave ont trouvé la mort, dont 9 dans un accident et 4 à la prison centrale de Munzenze pendant qu’ils voulaient s’évader. Un bilan légèrement lourd est dressé par la Société Civile.

    Selon Patrick Muyaya, le Porte-parole du gouvernement congolais, 17 villages dont Buhene, Katoyi et Majengo ont été touchés par cette coulée de lave détruisant à son passage des habitations et des infrastructures. « 3 structures de santé, une école primaire, un abattoir et une canalisation d’eau ont été affectés ».

    Alors que les autorités rassurent que la situation se normalise, plusieurs habitants ne sont pas encore prêts à retourner dans leurs milieux. Ils veulent voir la suite des événements.

    En attendant, l’éruption volcanique se produit en pleine crise sanitaire de Covid-19 et la ville de Goma est parmi les régions les plus touchées de la RDC après les séquelles de la maladie à virus Ebola. Ce qui laisse craindre une montée en flèche des cas si aucune mesure n’est prise pour accompagner les habitants.

    L’éruption volcanique c’est aussi la conséquence sur l’écosystème. Le parc national des Virunga, un de patrimoine mondial n’est pas loin de là les infrastructures sanitaires, d’électricité pourraient être durablement affectées. Par ailleurs, plusieurs bétails ont été perdus dans cette éruption volcanique. Des nombreux champs ont été dévastés.

    Le Nord-Kivu en état de siège est une région gangrénée par les conflits armés. Une situation qui a d’ailleurs conduit à la proclamation de l’état de siège.

    Le Nord-Kivu parviendra-t-il à se relever tout de suite de situation ? En tout cas, l’appel est lancé aux personnes de bonne volonté et à la communauté internationale afin d’agir dans l’urgence pour ces populations en détresse.

    Cette catastrophe n’aura pas seulement des conséquences sur le Nord-Kivu et la ville de Goma en particulier. Des habitants vont en masse dans la ville voisine de Bukavu au Sud-Kivu. Pourtant, Goma est resté le grenier de cette entité. Si la situation ne se normalise pas, les graves conséquences se feront surement sentir chez le voisin le Sud-Kivu.  Également, la circulation entre Goma et Rutshuru est coupée par les coulées de lave.

    Lire aussi: Éruption volcanique à Goma: retour progressif des certaines familles dans leurs habitations

    Pour l’instant, La Prunelle asbl et Kal Melanina essaient de travailler avec d’autres organisations sur le terrain en vue d’évaluer les dégâts de cette énième catastrophe humanitaire. Ces organisations lancent également un appel à la solidarité nationale et internationale afin d’apporter de l’aide à ces populations en détresse.

    L’Observatoire Volcanologique de Goma avec les autorités rassurent les habitants qu’ils s’organisent à leur niveau. Une délégation du gouvernement central est attendue dans la ville volcanique afin d’évaluer les dégâts causés par le puissant Nyiragongo.

    Freddy Ruvunangiza, depuis Goma

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