Alors que Vital Kamerhe souffle ses 62 bougies ce 4 mars 2021, l’abbé Kabazane, l’homme des Mains Secourables ; attentif et prompt à ouvrir la Bible, encourage « le prisonnier politique et victime expiatoire » à rester constant dans la prière et la confiance en Dieu. Il ne manque pas une bénédiction pour que Dieu, dans son amour, oriente les juges d’appel. Ci-dessous le texte de l’abbé Kabazane à l’occasion de l’anniversaire de Vital Kamerhe.
« Cher Vital Kamerhe, un certain 4 mars, Alphonsine Nemberwa M’Nkingi et Constantin Kamerhe te recevaient dans leurs bras.
Et ce jour anniversaire te surprend douloureusement au bois patibulaire de la haine et de jalousie. Comment comprendre ce malheur ? Est -ce un malheur, une mal chance ? Nul ne peut dire avec précision la ligne que prendra l’histoire !
» Rendez grâce à Yahvé, car il est bon, car éternel est son amour !
De mon angoisse, j’ai crié vers Yahvé, …
Mieux vaut s’abriter en Yahvé que de se fier en l’homme ; mieux vaut s’abriter en Yahvé que de se fier aux puissants…On m’a poussé, bousculé pour m’abattre, Yahvé me vient en aide, ma force et mon chant c’est Yahvé, il fut pour moi le salut… » (cf. PS 118, 1-17).
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Cher Vital,
« Toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu », (Rm 8:28). Ne l’oubliez jamais :
«Notre vie ressemble à celle de Jésus-Christ : chacun a ses Simon-Pierre, ses Simon de Cyrène, ses Marie, ses Joseph, ses Pilate et ses Judas »( LNN).En effet, dans cette vie d’hommes, tout y est pour se fatiguer et désespérer : les échecs, les injustices sociales – où quelques minorités savent confisquer les labeurs des autres et en tirer profit quand ils croupissent dans la misère, les jalousies, les intrigues, les coups-bas, les abandons des hommes, bref des nuits qui n’ouvrent pas au matin où l’on pourrait crier : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Mt. 27,46).
Oui, victime expiatoire, même rejetée des proches et ayant perdu tous les remparts humains, on dirait, tu continues à garder confiance en ce Dieu des miracles, de qui tu attends le salut et la délivrance et en qui tu as mis ton espérance.
Cher Vital, les événements de notre vie, diverses circonstances vécues sur cette terre, n’échappent guère au regard de Dieu dans leurs moindres détails. Ta souffrance actuelle, une année bientôt rejeté, plutôt que d’être un malheur, pourrait être un purgatoire et une école.
Dieu contrôle toutes choses. Et en dépit de l’acharnement contre ta personne et de la souffrance actuelle, toutes les circonstances permettent souvent notre bien, en nous rendant de plus en plus conformes à l’image du Christ (cf. Rm 8,29).
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Cher Vital, » Espère en Yahvé, prends cœur et prends courage, espère en Yahvé » (PS 27(26)).
Dieu ne nous autorise pas à parler de bien lorsque tant de malheurs et calamités, tels la prison, les accidents et la mort s’abattent sur nous. Positivement, les amis de Dieu et les chrétiens, ne sont pas à l’abri des vicissitudes de la vie, mais alors que toutes les expériences malheureuses ou négatives ne nous séparent pas de l’amour de Dieu. Seul apte à tirer le bien du mal, Dieu peut utiliser des choses mauvaises en elles-mêmes et en faire des instruments de bénédiction pour les siens. Qu’il en soit ainsi pour vous, cher frère.
Que ce Dieu qui soigne et guérit par son amour, ce Dieu qui a trop exagéré en t’aimant, te fasse goûter aux délices de ses merveilles par ton acquittement. Qu’il t’accorde la récompense pour tant de sacrifices consentis et fasse que notre justice marque un point d’honneur historique en bravant toute honte et toute peur de corriger courageusement une erreur évidente aux yeux des générations.
Merci, enfin, cher Vital, car un tel poids de souffrance endurée depuis des mois ne t’a pas détourné ni de Dieu, ni du chemin qui mène au rendez-vous avec l’espérance.
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Que le Dieu de nos Pères te protège, qu’il soit ton secours dans la détresse. Et que t’ayant tendu sa main secourable, il te redonne la force de partager et de réaliser ta vision d’un Congo qui se lève et marche pour le bonheur de tous.
Joyeux anniversaire,
Paix et bénédiction.
Abbé Kabazane Nsibula Jean-Baptiste »