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    Cités dans un documentaire  du journaliste d’investigation Alain Foka; et relayé par Laprunellerdc.info, comme étant Conseillers juridiques de certains groupes chinois qui exploitent illégalement des minerais à Mwenga, le Directeur de cabinet du ministre provincial de Mines, et le Directeur de Cabinet du Gouverneur du Sud-Kivu, reçoivent le soutien du Réseau Intercommunautaire des Jeunes pour le Développement (RICJED/RDC), qui estime que ces affirmations sont non vérifiées, et «dénouées de toute preuve».

    Dans cette tribune que vous propose Laprunellerdc.info, Musafiri Jalon Moïse, Coordonnateur de cette structure citoyenne, soutient que les deux personnalités ne peuvent être à la fois Avocats et Conseillers juridiques d’une société quelconque, et pense que ces derniers n’ont même aucun pouvoir sur l’Armée, la Police ou le Parquet, susceptible de leur permettre de faire arrêter, tabasser ou mettre en prison les personnes qui s’attaqueraient aux firmes chinoises, comme allégué.

    Tribune : Mon point de vue sur les allégations de Monsieur Alain Foka concernant la prétendue protection des firmes chinoises par le Directeur de cabinet du ministre des mines et le Directeur de cabinet du Gouverneur de la province du Sud-Kivu

    J’ai suivi avec intérêt et une attention particulière le documentaire de Monsieur Alain FOKA intitulé « En finir avec la Traite négrière en Afrique ».

    Le documentaire renferme des informations pertinentes sur l’état des lieux des richesses minières congolaises qui, malheureusement, ne profitent pas aux congolais à cause de leur exploitation illicite par les firmes chinoises.

    Il dénonce également, à juste titre, les violations graves des droits de l’homme consistant non seulement aux conditions de travail déplorables des congolais œuvrant dans les sites miniers concernés, mais également au traitement inhumain, dégradant qui s’apparente à une autre forme d’esclavagisme inacceptable (Cfr vidéo).

    Au chapitre de l’exploitation illicite par les firmes chinoises dénoncée, monsieur Alain FOKA a mis en évidence la protection de ces firmes par « des barons qui en tirent des substantiels bénéfices » et qui, selon lui, « ne se gênent pas trop pour cacher leur soutien à ces entreprises ». Il a, à cet égard, affirmé que le Directeur de cabinet du Ministre provincial des Mines, qui l’aurait accompagné dans son périple, serait le conseiller juridique d’un des groupes chinois et le Directeur de Cabinet du Gouverneur, le conseiller juridique et l’avocat d’un autre groupe chinois.

    Monsieur Alain FOKA est tellement éloquent qu’on peut être tenté de croire que tout ce qu’il dit est vrai et vérifiable.  Pourtant, à côté des réalités vraies et tristes qu’il décrit, il articule des accusations graves contre les personnalités susvisées, mais qui, à l’analyse, s’avèrent notoirement mensongères voire diffamatoires.

    1. CONCERNANT LE DIRECTEUR DE CABINET DU MINISTRE PROVINCIAL DES MINES

    Monsieur Alain FOKA a prétendu que le Directeur de cabinet du Ministre provincial des Mines l’aurait accompagné dans son périple à MWENGA et qu’il serait conseiller juridique d’un groupe chinois.

    Le Directeur de cabinet visé a, à travers son interview accordée au journal en ligne « La Prunelle », en date du 3 septembre 2021, démenti cette allégation mensongère. Il a affirmé non seulement n’avoir jamais rencontré Monsieur Alain FOKA, mais également n’être conseiller juridique d’aucune firme chinoise. Il le met au défi d’apporter la preuve de ses allégations conformément à l’adage « Actori incumbit probatio ».

    On peut s’interroger sur la question de savoir comment un journaliste de ce niveau peut s’évertuer à avancer des affirmations non vérifiées, dénouées de toute preuve.

    Le Directeur de cabinet dont question est même décidé de traduire ce journaliste en justice pour imputation dommageable et dénonciation calomnieuse.

    1. CONCERNANT LE DIRECTEUR DE CABINET DU GOUVERNEUR

    1° Monsieur Alain FOKA a également collé au Directeur de cabinet du Gouverneur la double qualité de conseiller juridique et d’Avocat d’un autre groupe chinois. La législation congolaise n’admet pas la possibilité d’être à la fois conseiller juridique et avocat, ces deux fonctions étant incompatibles. Le Directeur de cabinet, qui est professeur de Droit, ne peut se tromper à cet égard et accepter d’être à la fois Conseiller juridique et avocat d’une société quelconque.

    A l’instar du Directeur de cabinet du Ministre des Mines, Monsieur Alain FOKA ne peut apporter la moindre preuve de cette double qualité attribuée au Directeur de cabinet.

    Un journaliste professionnel a l’obligation de vérifier l’information qu’on lui donne (on suppose de façon hasardeuse et par une personne mal intentionnée) avant de la diffuser. Aussi, il est tenu, au plan déontologique, de la confronter avec les déclarations de la personne concernée par l’enquête pour ainsi avoir deux sons de cloche. Il y va de la crédibilité de l’information diffusée.

    Monsieur Alain FOKA avait, pourtant, la possibilité de rencontrer le Directeur de cabinet du Gouverneur, qui était présent pendant la période d’enquête, afin recueillir son point de vue à ce sujet.

    2° Comment un journaliste d’investigation, dont on dit qu’il est professionnel, peut-il attribuer aux personnalités susvisées les qualités de conseiller juridique (Dircab du Ministre des Mines) et de conseiller juridique et Avocat des groupes chinois sans préciser lesquels, étant donné l’existence de plusieurs.

    3° Alain FOKA doit savoir que la législation congolaise n’interdit pas à un Directeur de Cabinet, qui est avocat, d’avoir un cabinet et d’être avocat-conseil d’une société régulièrement constituée conformément à la législation congolaise en la matière. Plusieurs Directeurs des cabinets en ont eu et en ont encore.

    Par ailleurs, dans le principe, il serait erroné de considérer un avocat d’une société comme complice d’un acte répréhensible imputable à la société ou à ses agents.

    1. PRETENDUE PROTECTION DES FIRMES ETRANGERES

    4° Monsieur Alain FOKA a prétendu que les Directeurs des cabinets du Gouverneur et du Ministre provincial des Mines assurent la protection des firmes chinoises, à telle enseigne que « ces groupes ne risquent rien et ceux qui osent s’attaquer à eux peuvent le payer cher ». A titre illustratif, il évoque le fait qu’on aurait vu des populations tabassées, arrêtées, jetées en prison par les forces de l’ordre congolaises parce qu’elles réclamaient justice.

    L’on peut, à ce sujet, se poser la question de savoir quel est le pouvoir que détiennent ces deux personnalités en Province sur l’Armée, la Police et le Parquet susceptible de leur permettre de faire arrêter, tabasser et mettre en prison les personnes qui s’attaqueraient aux firmes chinoises dont parle Alain FOKA, sans les préciser.

    Ceux qui connaissent ces deux personnalités savent bien qu’elles sont honnêtes, respectables, consciencieuses et ne peuvent aucunement se livrer à ce que Alain FOKA appelle « magouille », « accointance », en vue de favoriser la fraude. Est-il imaginable qu’un avocat de la trempe du Dircab commette de tels actes? Ce serait mal le connaître ou tout simplement ne pas le connaitre.

    Ce journaliste a sûrement été induit en erreur par une personne animée de l’intention de nuire à la réputation et à l’honneur de ces deux personnalités et ce, pour des fins politiques.

    Je suggérerai au Directeur de cabinet du Gouverneur, qui est un avocat de  renom, de se rallier à l’idée du Directeur de cabinet du Ministre des Mines de poursuivre en justice Monsieur Alain FOKA pour diffamation et dénonciation calomnieuse. Ce serait une bonne leçon pour d’autres journalistes qui s’évertueraient à saper la réputation des autres sans en mesurer les conséquences.

    Pour le Réseau Intercommunautaire Des Jeunes Pour Le Développement (RICJED/RDC)

    Musafiri Jalon Moïse

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