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    Le Chef de l’Etat a mis fin à la coalition FCC-CACH, soutenu la destitution du Bureau de Jeanine Mabunda à l’Assemblée Nationale; et annoncé la nomination d’un informateur pour la formation d’un Gouvernement qui travaillera en harmonie avec lui. Mais Didier Sangara, analyste politique, pense que Félix Tshisekedi devrait procéder autrement et réussir son mandat, sans faire la guerre à l’ancien Président Joseph Kabila.

    Ci dessous la Tribune que vous propose Laprunellerdc.info

    CRISE INSTITUTIONNELLE, FELIX TSHISEKEDI PEUT REUSSIR A CONVAINCRE SANS FAIRE LA GUERRE A JOSEPH KABILA

    Par Didier Amani SANGARA

    Pour trouver une solution judicieuse, il faut concilier les intérêts, pas les positions.

    Vouloir nommer un informateur pour avoir la majorité au parlement, la destitution de la présidente de l’Assemblée Nationale de la RDC Jeanine MABUNDA réussie, la démission du gouvernement et/ou la destitution du président du sénat qui s’annonce croyant déboucher au déboulonnement de l’ancien régime de Joseph KABILA, cela ne signifie pas conduire une politique en faveur du peuple congolais.

    Comme le nœud du problème à cette crise politique entre le FCC et le CACH est le partage ou la répartition des sièges constitutionnelles, le président Félix TSHILOMBO peut mettre fin à cette crise de l’ordre institutionnel sans faire la guerre au FCC ni mettre en place un gouvernement d’union sacrée issu des consultations nationales qui sera composée des opportunistes et faiseurs de l’argent en République démocratique du Congo. « Vouloir gagner parvient bien souvent qu’à susciter en face de vous des réactions d’une égale dureté qui vous épuiseront, vous laisseront à court d’arguments et finiront par détériorer vos relations ».

    Les enjeux en République démocratique du Congo sont tel, qu’il me semble qu’il faudrait même remettre en cause tout notre mode de gestion de la république, notre mode de scrutin démocratique, etc. Mais les richesses du Congo, sa position stratégique, son potentiel agricole, énergétique, etc. … me font croire qu’on ne nous laissera pas diriger notre pays tant que l’on a pas acquis la maturité nécessaire !!!

    Et comme le président Félix est arrivé à la magistrature suprême par la combinaison favorable de beaucoup de facteurs, il lui faut d’exploiter les différences pour rechercher des avantages mutuels et utiliser des procédures originales pour résoudre l’énigme de la gouvernance Congolaise.

    « Procédure un texte unique », qui consiste à exclure les trucages et les attitudes théâtrales mais plutôt obtenir ce que l’on est en droit d’atteindre sans perdre sa dignité ni menacer celle d’autrui qui favorise l’honnêteté.

    Une nouvelle vision pour reconstruire la RDC

    S’engager dans un tournant décisif démocratique signifie sortir de l’ordinaire et mettre en place une démocratie rénovée pour tenter de retisser un lien de confiance entre le peuple et ses représentants. En tant que leader politique, le président Félix n’a pas besoin ou le désir de mettre une idéologie d’Etat basée sur le modèle étranger ou être enchainé à un joug idéologique. Il peut dévoiler « une nouvelle vision sous un éclairage de réflexion philosophique ».

    Penser à mettre en place un « nouveau programme » qui permettrait de remédier au fléau. Pas se servir des prétextes pour liquider les institutions établies aux termes des dernières élections du 30 décembre 2018. Le peuple Congolais a besoin du changement, un changement réel, un changement des structures. Il ne peut plus supporter ce système dans ce pays.

    Parlant d’un nouveau programme, cela signifie tout simplement de penser à revoir la répartition des sièges constitutionnelles dans ce pays. Ce nouveau programme prône une organisation adaptée aux réalités du pays et guidée par la préoccupation d’éradiquer tous les dysfonctionnements existant dans ce pays et rapproche le pouvoir.

    Par exemple, on pourrait avoir dans la classe politique Congolaise :

    Le président de la république ;

    Et son premier ministre ;

    Le président est appuyé par un Bureau Technique composé de 8 personnes expertes en suivi-évaluation (Œil de l’Etat) sous la supervision d’un Directeur national et assisté par 15 conseillers dans différents domaines préétablis au lieu d’aligner 721 personnes dont 54 conseillers spéciaux qui ont donc un rang de ministre. L’élévation des assistants, secrétaires particuliers et conseillers du président Félix TSHISEKEDI au rang de membres du gouvernement pour mettre le staff à l’abri de la corruption, est un argument qui est loin de convaincre le peuple congolais ;

    Le parlement pourrait être composé de 42 parlementaires sous l’autorité du président du parlement au lieu de 500 parlementaires qui sont là pour se quereller et se bagarrer pour une question d’un poste mais quand il s’agit de plaider sur une cause noble du peuple congolais, ils restent muets et inactifs ;

    Le Sénat pourrait être constitué par 21 sénateurs au lieu de 101 dans le gouvernement en place, répartis sur 6 provinces au lieu de 26 et présidé par le président du Sénat. Ces provinces seraient : Bas- Congo plus la ville de Kinshasa, Equateur, Bandundu, Katanga, Kasaï, Kivu et Province Orientale ;

    Le gouvernement en place pourrait être formé par 19 ministres et 6 Vice-ministres au lieu de 64 ministres et 64 sous-ministres ;

    Le gouvernement provincial peut être constitué par les chefs coutumiers, les leaders économiques et leaders communautaires. Conscient du rôle que jouent les chefs coutumiers dans notre pays, mettre sur pied une politique susceptible de les intégrer dans le processus de développement et de prise des décisions. Quant aux gouverneurs de province, ils peuvent être choisi dans chaque province par le peuple au suffrage universel ;

    Enfin les cours et tribunaux.

    Préoccupé par le volume de la masse salariale, nous recommandons « de réduire les trains de vie des institutions pour permettre que cette quotité soit versée aux priorités : l’éducation, la santé et plus particulièrement au paiement de salaires de nos vaillants soldats et fonctionnaires de l’Etat ».

    Didier Amani Sangara

    Analyste politique indépendant

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