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    Le Gouverneur de la province du Sud-Kivu, Théo Ngwabidje Kasi, s’est montré très critique ce mercredi, envers les médias qui publient les informations, tirés du bulletin quotidien du Comité multisectoriel de la riposte au Covid-19 en RDC.

    Dans une adresse à la presse, celui-ci insiste que les médias doivent désormais attendre la confirmation du Gouvernement provincial, étant donné que c’est lui qui envoie les échantillons des différents cas à l’INRB à Kinshasa.  

    Le Gouverneur s’est même montré très critique envers le média Laprunellerdc.info, qui a dernièrement publié une information fournie par le Comité de riposte, selon laquelle le troisième cas confirmé à Bukavu est une contamination locale, et dont Ngwabidje a démenti ce mercredi, affirmant que ce cas a plutôt été importé.

    « Quand le bulletin de l’INRB arrive, la province doit aussi confirmer, parce que les prélèvements viennent d’ici. Moi je vous demande de vous fier aux informations du Gouvernement provincial. Puisque c’est nous qui envoyons le prélèvement à Kinshasa. C’est pourquoi je demande qu’il faut d’abord se référer au Gouverneur de Province, ou à défaut au ministère de la Santé en province. » a dit Théo Ngwabidje. 

    Des failles dans la communication

    En effet, il s’observe depuis un certain temps, une contradiction entre les résultats de l’INRB et les autorités provinciales sur les cas de covid-19 en RDC. D’abord l’annonce du premier cas de coronavirus, dans la ville de Goma, par l’Institut national de recherche biomédical (INRB). Ce cas sera vite démenti par le Gouverneur du Nord-Kivu, qui soutint à l’époque qu’aucun cas de Covid-19 n’était enregistré dans la ville volcanique. Plus tard, l’INRB joindra sa voix à celle du gouverneur Carly Nzanzu Kasivita, évoquant  une confusion entre l’échantillon venu de l’Ituri et celui de Goma.

    Au Sud-Kivu, une situation similaire s’est produite dernièrement. Alors que l’INRB annonçait le troisième cas de coronavirus dans la ville de Bukavu, le Gouverneur a parlé d’une confusion sur l’identité du cas suspect, en indiquant que la ville n’avait que deux cas jusque-là.

    Quelques heures seulement après le démenti du Gouverneur, l’INRB va confirmer la présence d’un troisième cas dans la ville, qui cette fois est selon lui, d’origine locale. Le Gouverneur a confirmé ce cas ce mercredi, mais a indiqué qu’il a plutôt été importé.

    Ne pas informer, est-ce la solution?

    En allant jusqu’à dire que les médias devront attendre la confirmation des autorités en province, le numéro un du Sud-Kivu semble museler la presse, alors que ses habitants ont droit de connaître instantanément l’actualité sur l’évolution de la pandémie, dès que publiée par le Comité de riposte. Dans le cas d’espèce, le bulletin est publié  par l’INRB entre 23 heures et 1 heure, et il faudra attendre entre ce temps et le lendemain, ou même les presque 2 jours que prend le Gouvernement provincial, pour informer.

    Encore que le Gouverneur Ngwabidje devra dire à tous les médias de la République et d’ailleurs d’attendre, car ils sont également très suivis par la population du Sud-Kivu. Sans oublier que le bulletin du comité de riposte est accessible à tout le monde, et est même partagé partout sur internet.

    Face à ces failles de communication entre le Comité de riposte et les autorités provinciales, beaucoup pensent que le problème devrait plutôt être réglé à l’interne, afin que celui-ci donne aux médias des informations vraies et précises. Ceci en envoyant les données à l’INRB avec précision, à lui aussi de confirmer sans confusion, au lieu de dire aux médias de Bukavu de ne pas diffuser une information, qui est pourtant déjà publiée par l’institution compétente à Kinshasa.

    Museza Cikuru

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