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    Un dialogue régional a été organisé ce vendredi 6 mai 2022 à Bukavu au Sud-Kivu, entre des autorités locales et des femmes de la RDC et du Rwanda, qui exercent le petit commerce transfrontalier.

    Célébrons le Courage de la Femme (CCF) qui a organisé ces assises, explique qu’il était question de réfléchir sur les voies et moyens pouvant garantir des meilleures conditions de travail aux femmes exerçant le petit commerce transfrontalier. CCF insiste sur le relèvement socio-économique de ces dernières, ainsi que le renforcement de la cohésion entre les petites commerçantes de la RDC et du Rwanda.

    Kevin Cubaka, chargé des programmes au sein de CCF, explique que les femmes exerçant le petit commerce transfrontalier ne sont pas suffisamment impliquées dans le processus de prise des décisions les concernant. D’où l’importance de ces assises, qui leur permettent de fournir des recommandations pour des solutions « plus justes et réalistes ».

    «Nous avons identifié plusieurs défis car on a constaté que depuis l’avènement du Covid-19, il y a eu la nouvelle structuration avec l’existence de la vente coupée de l’approvisionnement de la femme en marchandise provenant du Rwanda. Cependant il y a encore des soucis car lors du chargement, les membres de cette vente se lamentent de la qualité de la marchandise envoyée parce qu’en faisant le chargement, on ne parvient pas à faire la différence de certains produits avec d’autres,» explique-t-il.

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    De sa part, le Secrétaire Exécutif de la Plateforme des Maires de la Région de grands lacs, représentant des autorités locales, dit être satisfait par l’organisation de cet atelier, qui permet aux autorités de se rendre compte des problèmes de ces femmes.

    « Cet atelier est une réponse aux objectifs de cette plateforme des Maires qui sont disponibles à pouvoir accompagner toutes les organisations qui travaillent en faveur de la population à la base. Ce sont les différents acteurs et notamment ceux qui font le petit commerce transfrontalier. Et nul n’ignore que ce commerce est à 70 pourcents exécuté par les femmes. Et pour nous, c’est une occasion de venir les écouter et comprendre les problèmes aux quelles ces associations font face, de telle sorte que nous puissions voir qu’est-ce qui doit être fait au niveau des Mairies et des villes pour essayer de soulager leur douleur,» dit-il.

    Ce dialogue a également constitué un cadre d’harmonisation des vues des uns et des autres, selon Dr Anny Ramazani, chargée de la surveillance épidémiologique au Programme National d’Hygiène aux Frontières.

    «C’est bien de participer à ces échanges afin de se parler en toute franchise avec les femmes exerçants les petits commerces transfrontaliers afin d’harmoniser les points de vue. Parce qu’il y a les choses que nous faisons, mais qu’elles ne comprennent pas et des comportements qu’elles affichent et que nous ne comprenons pas. Que chaque partie comprenne ce que l’autre fait, pourquoi ce n’est pas fait et pourquoi le faire, c’est important,» explique-t-elle.

    Multiples problèmes auxquels font face les femmes petites commerçantes ont été évoqués lors de cette rencontre. C’est notamment la multiplicité des documents demandés à la frontière, que dénonce Agnès, rwandaise, vendeuse de légumes.

    «Ceux qui font payer ces documents ne tiennent pas compte de la marchandise que nous avons. Avant, on traversait juste avec des jetons. Mais aujourd’hui, le laissez-passer nous coûte beaucoup d’argent,» fustige-t-elle. 

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    Mêmes plaintes pour Mwanzo Mugoli, petite commerçante et habitante d’Idjwi, qui dénonce des tracasseries à la frontière dans les heures vespérales.

    «De fois, ceux qui sont chargés de la surveillance dans les eaux au niveau du Rwanda, nous maltraitent et ravissent même les marchandises que nous sommes parties acheter,» déclare-t-elle.

    Signalons que ce dialogue entre dans le cadre du « Projet de facilitation des échanges commerciaux transfrontaliers par les autorités locales pour la consolidation de la paix et la cohésion sociale » que CCF met en œuvre au Sud-Kivu depuis juillet 2020, notamment à Bukavu, Idjwi, Kalehe, Kamanyola, Nyangezi et Uvira, grâce à l’accompagnement financier de la Direction du Développement et de la Coopération Suisse (DDC).

    Abiud Olinde

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