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    L’Asbl Cocorico en collaboration avec le Réseau des Étudiants Africains en Genre Paix et Conflits, a regroupé ce mercredi 30 septembre 2020 une centaine de jeunes de Bukavu; pour réfléchir sur les mécanismes de la mise en œuvre de la Justice transitionnelle en RDC pour une paix durable.

    Cette conférence-débat qui entre dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de la paix; a eu comme thème «20 ans de conflits en RDC, pourquoi et comment?»

    Les différents intervenants ont fustigé le quasi silence qui s’observe au tour des différents massacres qui ont été commis en RDC; et qui se perpétuent par l’activisme de plusieurs groupes armés dans différentes entités du pays.

    Ces derniers estiment que si tous les massacres étaient jugés par un mécanisme holistique de Justice transitionnelle; cela servirait au moins de leçon pour tous les acteurs qui continuent à soutenir les crimes contre les populations civiles.

    «La Justice transitionnelle implique le droit à la vérité, puisqu’on doit dire à toutes les victimes de ces atrocités; qui sont leurs bourreaux et où ont été enterrées tous les milliers de personnes qui sont disparues dans les différentes guerres. Il doit également y avoir des poursuites pénales contre tous les auteurs des massacres. Ils doivent être sanctionnés sans considération des circonstances atténuantes.» dit le professeur Adolphe Kilomba, Directeur du Centre Congolais de la Justice Transitionnelle.

    «La paix et la justice ne sont pas incompatibles»
    Des jeunes artistes lisant des messages de paix. Ph. Laprunellerdc.info

    Au cours de cette conférence qui a eu lieu dans la salle de Solidarité des pères xavériens à Panzi; des messages de paix ont été lus par des artistes membres de Cocorico Asbl; demandant la fin des massacres et tueries au Congo.

    Réconcilié Safari, Coordonnateur de l’Asbl Cocorico qui se réjouit que ces jeunes aient réfléchi sur les mécanismes d’installation d’une paix durable en RDC; appelle ces derniers à adhérer à la lutte contre l’impunité.

    Ainsi; comme le Dr Denis Mukwege, celui-ci pense que la paix ne sera jamais possible sans une justice distributive.

    «Nous avons organisé cette conférence pour que nous puissions ensemble comprendre pourquoi les massacres continuent à être perpétrés en RDC. Et je suis réjoui que tous les jeunes s’engagent à soutenir la lutte contre l’impunité que mène le Dr Mukwege. La paix et la justice ne sont pas incompatibles, puisque s’il n’y a pas la justice, il n’y aura jamais de paix. Tous ceux qui ont tué, tous ceux qui violent; tous ceux qui ont fait disparaître injustement des personnes, devraient être sanctionnés. Et quand on les sanctionne ce sera pour décourager les autres, et les faire regretter les actes qu’ils ont commis. Et c’est de cette façon qu’on peut rassurer les victimes.» dit-il.

    Pour une justice transitionnelle holistique, Réconcilié Safari soutient que la clémence peut être accordée après la révélation de la vérité sur les circonstances des différents massacres; la réparation pour remettre les différentes victimes dans leurs droits; ainsi que la garantie de la non répétition de ces crimes dans les jours à venir.

    Quand un tribunal pénal international s’impose

    Selon le professeur Kilomba, vu l’ampleur des crimes qui ont impliqués plusieurs états de la sous-région; la justice congolaise n’y peut pas grand-chose elle seule.

    C’est ainsi qu’il soutient l’idée de la création d’un Tribunal pénal international pour la RDC par le Conseil de Sécurité des Nations Unies; qui pourra obliger les différents pays impliqués à coopérer, dans la recherche des auteurs des crimes et des infractions.

    La population congolaise devrait selon lui, demander au Gouvernement de saisir incessamment l’ONU, pour la création de ce tribunal.

    «Il y a 9 pays qui se sont affrontés sur le territoire congolais. Et la RDC a connu le 2ème conflit le plus meurtrier après la guerre mondiale, avec plus de 6 millions de morts. Il faut donc un tribunal pénal international pour sanctionner les crimes contre l’humanité; les crimes de guerre et de génocide qui ont été commis. En dehors de ce tribunal, les victimes n’auront jamais justice. La population doit continuer à revendiquer. Faire pression sur le président de la République; pour qu’il demande au Conseil de Sécurité de l’ONU de créer un tribunal spécial pour la RDC.» dit-il.

    L’Asbl Cocorico appelle au soutien de la marche de ce jeudi 1er septembre, organisée par la Société Civile du Sud-Kivu à l’occasion du 10ème anniversaire du rapport Mapping; pour exiger la mise en œuvre des recommandations contenues dans ce rapport de l’ONU.

    Museza Cikuru

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    Un commentaire

    1. Pierre Yeremian on

      OUI la Justice transitionnelle sans négliger les autres instruments possible doit être mis en avant . Elle permet à de nombreux acteurs – notamment les coordinations civiles à l’échelle d’un territoire ou d’une province , d’être acteurs de la réconciliation et faiseurs de Paix . Elle fait partie clairement des instruments recommandés dans le rapport MAPPING de l’ONU ; les jeunes , massivement doivent proposer des actions concrètes . Au delà de la manifestation di 1ezr octobre , soutenons massivement les propositions de MAPPIN et du Dr Mukwege .

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