Le Président Tshisekedi a encore une fois dénoncé avec la plus grande fermeté, l’agression de son pays, la RDC par le Rwanda voisin. Lors, de son intervention à la 77ème Assemblée Générale de l’ONU, le Président Congolais a rappelé que la République Démocratique du Congo est victime d’une crise sécuritaire aigue qui dure depuis plus de 20 ans à l’Est de son territoire national.
Une crise, rappelle-t-il, causée principalement par les convoitises que suscitent « ses fabuleuses » richesses naturelles et les ambitions de puissance de certains de ses voisins.
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Reconnaissant l’implication des Nations Unies, de l’Union Africaine, des Communautés régionales africaines, de l’Union européenne et des partenaires extérieurs bilatéraux de la RDC pour juguler cette crise récurrente à travers notamment les forces de maintien de la paix, le Président Tshisekedi a regretté que le mal sécuritaire continue de ronger son pays.
Félix Tshisekedi rappelle également que plusieurs accords ont été signés avec les groupes armés et les états voisins pour assurer la stabilité de l’Est et éradiquer l’insécurité mais rien ne marche .
« Toutes ces perspectives de règlement définitif du conflit n’ont duré que l’espace de quelques mois. Vite, l’architecture s’est fissurée et l’édifice s’est écroulé. Et, on recommence toujours avec les mêmes tragédies. », a t-il dit.
Revenant sur les efforts qu’il a entrepris pour rassurer ses voisins de son élection, Tshisekedi dénonce le fait que certains « n’ont trouvé mieux que de nous remercier par l’agression et le soutien à des groupes armés terroristes qui ravagent l’Est de la RDC ».
« C’est le cas actuellement du Rwanda qui, au mépris du droit international, de la Charte de l’ONU et de l’Acte constitutif de l’Union Africaine, a, une fois de plus, non seulement agressé, en mars dernier, la RDC par des incursions directes de ses forces armées, les RDF, mais aussi occupe des localités de la province du Nord-Kivu par un groupe armé terroriste interposé, le Mouvement du 23 mars dit M23, auquel il apporte un soutien massif tant en matériels de guerre qu’en hommes de troupes. Et, comme pour défier la communauté internationale, le M23 avec le soutien de l’armée rwandaise a même abattu un hélicoptère de la MONUSCO et tué 8 casques bleus, commettant ainsi un crime de guerre. Je dénonce, en ce lieu emblématique de la vie internationale, avec la dernière énergie cette énième agression dont mon pays est victime de la part de son voisin, le Rwanda, sous couvert d’un groupe terroriste dénommé M23. » a insisté Félix Tshisekedi.
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Pour le Président de la République, l’implication du Rwanda et sa responsabilité dans la tragédie que vivent son pays et ses compatriotes des zones occupées par l’armée rwandaise et ses alliés du M23 ne sont plus discutables. Il fait notamment référence aux rapports des groupes d’experts dument mandatés par l’ONU et le mécanisme conjoint de vérification élargi de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs, CIRGL, des organisations non gouvernementales humanitaires et des droits de l’Homme crédibles.
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« Au demeurant, pour éclairer la communauté des nations et mettre fin aux sempiternelles dénégations des autorités rwandaises à ce sujet, le Gouvernement congolais réitère sa demande au Président du Conseil de Sécurité de distribuer officiellement aux membres du Conseil le dernier rapport des experts de l’ONU sur la situation sécuritaire à l’Est de la RDC et de le faire examiner avec diligence par lui afin d’en tirer toutes les conséquences qui s’imposent sur le plan du droit de la paix et de la sécurité internationale. Il y va de l’image et de la crédibilité de notre Organisation. Procéder autrement serait, d’une part, encourager le Rwanda à poursuivre son agression, ses crimes de guerre et ses crimes contre l’humanité en RDC et, d’autre part, nourrir davantage la suspicion légitime des Congolais sur l’impartialité de l’ONU ainsi que la complicité de certains de ses membres dans ces crimes » Plaide Tshisekedi.
Tshisekedi insiste également sur le fait que gouvernement de son pays a demandé la réévaluation du plan de retrait progressif et responsable de la MONUSCO pour mettre fin à cette suspicion et dissiper l’ambiguïté de certaines positions du Conseil de sécurité sur la crise sécuritaire à l’Est de la RDC, « ambiguïté qui excède la population congolaise et exacerbe la tension entre elle et la Mission de l’ONU pour la stabilisation du Congo, MONUSCO ».