Accès Humanitaire

    La situation des détenus préventifs, constitués de plus de 60% de la population carcérale,  est à la base du surpeuplement dans les prions au Sud Kivu. 

    Plusieurs organisations nationales et internationales ont déploré le fait que plusieurs détenus sont gardés en prison sans être jugés.

    Laprunellerdc.info a, dans un entretien avec Me Pascal Mupenda, Directeur des programmes de l’organisation des droits humains, Partenariat pour la Protection Intégrée (PPI), une ONG qui a comme focus la protection de la paix, et la protection des défenseurs de droits humains, voulu s’enquérir  éclairer sur cette situation.

    Pour lui, le fait que les détenus restent sans être jugé est une entorse, une violation grave de leurs droits car en faisant référence à l’article 27 du code pénal qui stipule que  » la liberté c’est la règle, et la détention en est l’exception » .

    « Ce n’est pas normal que quelqu’un se retrouve en détention pendant longtemps sans qu’il ne soit jugé , pour qu’il soit fixé sur son sort. Nous constatons que lorsque les détenus restent longtemps sans être jugés, cela occasionne la surpopulation carcérale, fait qu’il y ait beaucoup de détenus ou des personnes qui restent en détention préventive, et qu’ils ne soient jugés » fustige Me Pascal Mupenda.

    Pour ce défenseur des droits humains, les causes seraient premièrement le fait qu’il n’y a pas des magistrats pour suivre leurs dossiers.

    Nous avons des entités ici pour atteindre un magistrat, ça pose énormément problème et cela fait que les gens restent longtemps sans qu’ils ne soient fixés sur leurs sorts.

    Il y a aussi un problème lié aux moyens c’est à dire que les instructeurs du dossier prennent le dossier d’un détenu pour un fond de commerce; au lieu de comprendre que la loi a tranché et que la détention devrait être l’exception. Malheureusement au Sud-Kivu, la règle est renversée au point qu’on cherche à incarcérer les gens pour avoir beaucoup d’argent.

    ça s’appelle le monnayage de l’action judiciaire. Aussi longtemps que les gens restent en détention, ceux là qui n’ont pas des moyens généralement restent s mais ceux qui ont les moyens , ils peuvent facilement payer la caution , ils payent facilement les sommes réclamées par le juge, et ils ne restent pas en prison.

    Il y a aussi ceux là qui n’ont pas d’avocats. Le tribunal se retrouve en face d’un détenu non assisté et est obligé de renvoyer chaque fois la cause. Ainsi donc, avec cela, 60% des personnes en prison sont des détenus préventifs, des oubliés de la justide.

    Abiud Olinde

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