Une large zone de 144 kilomètres carrés au sein du Parc national des Virunga, sur la rive Sud-Ouest du lac Edouard, dans la région de Chanika, est de nouveau sous contrôle de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN).
C’est ce qu’indique un communiqué de la Direction du Parc national des Virunga, rendu public jeudi, 30 septembre 2021.
Ceci est le fruit d’une série d’interventions des éco-gardes de cette institution de l’Etat appuyés par des militaires FARDC de la Force navale, entre le 23 et le 30 septembre.
Pour la direction provinciale de l’ICCN au Nord Kivu, la reconquête de la zone de Chanika et Ndwali est un jalon important vers le rétablissement de l’Etat de droit, sur le territoire du parc national des Virunga.
En effet, cette zone était longtemps occupée par des Maï-Maï qui pratiquent la pêche illicite, et des populations agricultrices en quête des terres arables dans cette aire protégée.
Les résultats de leurs opérations sont salués par acteurs intervenant sur le lac Edouard, et dans la protection de l’environnement autour du parc national des Virunga.
Pour le Centre d’Études pour la Protection de l’Environnement et de Développement Durable (CEPED), la reprise de cette zone par les forces loyalistes suscite un sentiment de satisfaction.
Cette reconquête, selon lui, devrait épargner les pêcheurs des tracasseries de toutes formes, et contribuer à l’amélioration de la production de la pêche sur le lac Edouard.
« C’est avec joie que nous avons appris cette bonne nouvelle. Vous savez Chanika était un bastion des Maï-Maï, qui vraiment insécurisaient les communautés des pêcheurs au lac Edouard, mais aussi qui pratiquaient la pêche illicite. Alors, avec ce résultat le lac sera assaini. La pêche illicite va diminuer mais aussi les pêcheurs vont pêcher en toute quiétude. Donc, nous espérons qu’il y aura quelque chose qui va changer en terme de production et mais aussi en terme de sécurité des communautés de pêcheurs », espère le responsable du CEPED, Eddy Kambale.
Ce sentiment de satisfaction est également partagé par la Fédération des Comités de pêcheurs Individuels du Lac Edouard (FECOPEILE).
Ces deux structures appellent cette force conjointe ICCN et FARDC à consolider sa présence dans la partie reconquise, afin d’empêcher un éventuel retour de ces combattants Maï-Maï.
«Nous leur demandons qu’ils installent des positions dans ces parties reconquises pour que ces gens ne reviennent plus là-bas, continuer de tracasser les communautés des pécheurs,» recommande le chargé de communication de la FECOPEILE, Kasereka Kamwira.
Notons que nombreux groupes armés nationaux et étrangers ont élu domicile dans le Parc national des Virunga. Ces derniers pratiquent la pêche illicite, le braconnage et la carbonisation, voire même l’agriculture.
Faustin Tawite, depuis Rutshuru