«La faiblesse du cadre institutionnel formel de gestion pacifique des conflits, dont en premier lieu les institutions judiciaires; et la persistance de l’impunité pour les violations et atteintes aux droits de l’homme; contribuent également au recours aux discours haineux.»
C’est ce que note le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH), dans son Rapport sur les discours et messages incitatifs à la haine en RDC.
Selon l’agence onusienne, ces discours, souvent utilisés pour inciter à l’hostilité et à la violence; dans les provinces affectées par le conflit où les groupes armés et groupes dits « d’auto-défense » sont généralement étroitement associés aux communautés; mais aussi impliqués dans les conflits d’ordre coutumier et foncier.
«La marginalisation économique, politique et sociale de certains groupes ethniques favorise également le développement des discours haineux. A titre d’exemple, au Tanganyika, la marginalisation économique et politique de longue date de la minorité Twa; s’est accompagnée d’une discrimination et des préjugés systématiques de la part des membres des autres communautés. Des discours et messages incitatifs à la haine contre les Twa de la part de politiciens et notables locaux; dont un député provincial, ont exacerbé cette situation. Les griefs collectifs avaient donné lieu à une flambée de violence entre 2016- 2017. Malgré une baisse de l’intensité des violences, les affrontements intercommunautaires par le biais de groupes armés et groupes d’auto-défense persistent,» note ce rapport
Par ailleurs, le BCNUDH indique que des allégations selon lesquelles des personnes seraient victimes de discrimination et d’actes de violence; en raison de leur identité sexuelle ou identité de genre ou de leur orientation sexuelle; ainsi que l’absence de mesures visant à lutter contre des cas signalés de discrimination et de violences à l’encontre des personnes atteintes d’albinisme; soulèvent également des inquiétudes quant à la vulnérabilité de ces groupes aux discours haineux.
Ainsi, il demande aux autorités congolaises de protéger les droits de toutes les personnes appartenant à des minorités; y compris leur droit à participer également et effectivement à la vie culturelle, religieuse, sociale, économique et publique; conformément au droit international des droits de l’homme.
Museza Cikuru