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    Un double attentat-suicide a fait au moins trois morts et 33 blessés ce mardi 16 septembre, dans le centre de Kampala, la capitale de l’Ouganda, déjà théâtre récemment de deux attaques à la bombe. Ce double attentat-suicide a été revendiqué par l’organisation jihadiste État islamique.

    La police ougandaise a attribué les attaques de mardi à un « groupe local lié aux ADF », les Forces démocratiques alliées, rébellion active dans l’est de la République démocratique du Congo voisine. L’organisation État islamique désigne les ADF comme sa « province d’Afrique centrale » (Iscap, en anglais). En mars, les États-Unis les ont officiellement déclarés affiliés à l’EI.

    Les deux explosions se sont produites à trois minutes d’intervalle, peu après 10 h locales (7 h GMT) dans le quartier d’affaires de Kampala.

    La première attaque a été menée à un check-point situé près du quartier général de la police par un homme transportant une bombe dans un sac à dos. La deuxième par deux hommes « déguisés en moto taxis » à proximité de l’entrée du Parlement, selon la police.

    L’Ouganda impliqué dans la lutte antiterroriste

    Les forces contre-terroristes ont arrêté un quatrième kamikaze et « récupéré un engin explosif artisanal non explosé […] chez lui », a précisé Fred Enanga, le porte-parole de la police. Blessé lors de son arrestation, « il est décédé plus tard », a affirmé le président Yoweri Museveni dans un communiqué diffusé dans la soirée, assurant que les « terroristes (…) périront ».

    Dans un communiqué diffusé sur ses chaînes Telegram, l’EI a confirmé que trois kamikazes avaient mené les deux attaques, soulignant que l’Ouganda faisait « partie des États qui participent à la guerre contre l’EI en Afrique centrale ».

    Les attaques de mardi ont semé la panique dans le quartier d’affaires, où des corps « déchiquetés » et « dispersés » jonchaient le sol, selon le porte-parole de la police. Selon la Croix-Rouge ougandaise, 21 des 33 blessés étaient des policiers.

    Le chef de l’État a appelé la population à « rester vigilante et à contrôler les personnes aux points d’entrée des parking de bus, des hôtels, des églises, des mosquées, des marchés… »

    Deux autres attentats en octobre

    Ces attaques « montrent clairement que les groupes liés aux ADF ont toujours la volonté de mener des attaques meurtrières contre des cibles faciles […] avec des kamikazes et des engins explosifs artisanaux », a déclaré le porte-parole de la police.

    Kampala a été visée en octobre par deux attentats, attribués par la police aux Forces démocratiques alliées (ADF), groupe rebelle musulman apparu en Ouganda et qui a fait souche depuis plus de vingt-cinq ans dans l’est de la RDC voisine, où il sème la terreur.

    L’explosion d’une bombe dans un restaurant de la capitale, le 23 octobre, a tué une jeune serveuse et un attentat suicide dans un bus près de Kampala, deux jours plus tard, a fait de nombreux blessés. La première attaque avait été revendiquée par l’Iscap.

    Lire aussi Kampala: des blessés dans l’explosion de deux bombes en plein centre-ville

    La police ougandaise avait arrêté le mois dernier un certain nombre de membres présumés des ADF, affirmant soupçonner une attaque contre des « installations majeures ». Les ADF sont considérés par les experts comme le plus meurtrier des quelque 120 groupes armés qui arpentent l’est de la RDC, beaucoup d’entre eux étant le produit de deux guerres régionales menées il y a un quart de siècle.

    Avec AFP

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