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    17 députés provinciaux élus du Nord-Kivu, fustigent les propos «discourtois, humiliants et dégradants», qui auraient été tenus par le Gouverneur militaire, le Lieutenant-Général Constant Ndima, à leur égard.

    Ils l’ont dit dans un mémorandum adressé vendredi 23 juillet au Chef de l’Etat Félix Tshisekedi.

    Sans préciser ni où ni quand, ces députés affirment que le Gouverneur militaire s’est adressé à eux en ces termes : « Je vais vous tirer de vos carapaces. Je vous reçois au même titre que les motards. Je ne suis pas venu négocier avec vous, c’est d’ailleurs la première et la dernière fois de vous recevoir.»

    Selon eux, le Gouverneur militaire nommé dans le cadre de l’état de siège, semble être venu en Province avec des «lourds préjugés» et des présomptions; selon lesquelles les notabilités et couches sociales du Nord-Kivu seraient impliquées dans la déstabilisation et l’insécurité.

    «Pour ainsi dire que les populations du Nord-Kivu s’entretuent pour leurs raisons; elles sont victimes de leurs propres actes et constituent leur propre bourreau; et les députés provinciaux tuent leurs propres électeurs qu’ils massacrent,» se demandent ces députés.

    Selon les élus provinciaux du Nord-Kivu, aucune autorité n’a accepté de les recevoir en audience; que ce soit le Gouverneur de Province, le Président du sénat, le Premier Ministre et le Président de la République; malgré leurs multiples demandes d’audiences.

    «Mais, le Gouverneur de Province, le Premier Ministre et le Chef de l’Etat ont reçu les députés nationaux à Goma. Tout porte à croire qu’il y aurait un complot contre les députés provinciaux du Nord-Kivu. Ces préjugés empêchent gratuitement les autorités militaires de la Province de collaborer; et créent une crise profonde dans les relations entre elles et la population représentée par ses élus députés provinciaux;» disent ces députés.

    Ces députés estiment qu’il est inconcevable et inadmissible que dans un Etat de droit; les prérogatives des Assemblées provinciales soient transférées aux autorités militaires d’un Etat de siège. Ils expliquent que les autorités militaires, qui ne sont pas l’émanation du peuple; ne sauraient représenter le peuple, légiférer ou assurer le contrôle de l’action de l’exécutif, qu’il gèrent elles-mêmes.

    «Et, à la suite des mauvaises relations entretenues entre les autorités provinciales militaires et les députés provinciaux; le Gouverneur restreint les mouvements des députés qu’il soumet à une autorisation préalable de sortie de sa part ; ce qui fruste et révolte les députés qui dépendent de leur bureau et non du Gouverneur. Les autorités de l’Etat de siège collaborent moins avec les notabilités locales, moins avec la société civile et moins encore avec les chefs traditionnels pouvant pourtant aider la bonne marche du processus. Les relations civilo-militaires sont ainsi faibles. Conséquemment, l’Etat de siège souffre d’un manque profond d’appropriation par les populations,» lit-on dans ce mémo.

    Ainsi, selon eux, aucune raison ne justifierait que de « l’opprobre et le discrédit » soient jetés à la longueur des journées sur les députés; et que leurs avantages légaux leurs soient privés par les autorités militaires de l’Etat de siège.

    Jean-Luc M.

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