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    Quatre mois après, les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda occupent toujours la cité frontalière de Bunagana, en territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu. Le député national Didier Kamundu dit avoir saisi toutes les autorités du pays pour une offensive des FARDC le plus tôt, avant la réorganisation du M23.

    Se confiant à Laprunellerdc.info, l’élu du territoire de Masisi précise que les rebelles occupent plusieurs localités du groupement de Jomba en chefferie de Bwisha. Pour lui, l’occupation de la cité frontalière de Bunagana affecte naturellement les activités socio-économiques de la RDC et pourra avoir des conséquences sur le produit intérieur brut (PIB) si rien ne fait dans l’urgence.

    « Le M23 n’occupe pas seulement la cité de Bunagana. Le M23 occupe plusieurs localités du territoire de Rutshuru dans ce groupement frontalier avec le Rwanda et l’Ouganda. C’est un sentiment d’indignation franche que j’ai, un sentiment de déception d’autant plus que nous avions le contrôle de la situation, d’autant plus que nous avions tout le temps pour nous organiser, pour protéger notre territoire. Ça pris beaucoup des mois depuis que nous députés du Nord-Kivu, moi particulièrement. Nous avons commencé à dénoncer le recrutement par le M23 dans le territoire de Masisi, ma circonscription électorale. J’avais même auparavant donné les noms de certains recruteurs mais tout ça n’a pas été possible. J’ai saisi certaines autorités au niveau national tout comme au niveau provincial. Quel sentiment j’ai aujourd’hui, un sentiment de déception, d’incapacité, un sentiment de révolte. Révolte dans le sens positif qui me fait dire que nous devons réfléchir sur comment récupérer à tout prix cette portion du territoire qui est occupée par le Rwanda. L’occupation de Bunagana paralyse même l’économie du pays. Vous savez que nous sommes une province frontalière à d’autres pays, nos opérateurs économiques achètent en grande quantité beaucoup des biens en provenance de l’Ouganda, spécialement du Kenya, du Rwanda malgré le prix élevé, les biens qui viennent de l’Europe en passant par Mombasa, ils arrivent à Goma, à Bukavu, voire la province orientale, via cette frontière. Et à partir du moment où cette frontière est bloquée, naturellement nos activités sont affectées« , a indiqué Didier Kamundu.

    Au même moment, l’élu de Masisi salue la détermination du Président de la République, Félix Tshisekedi qui a répondu aux attentes des élus du Nord-Kivu et de l’Ituri, sur la restructuration de l’appareil militaire. C’est notamment l’avènement d’un nouvel homme fort à l’Etat-major général des FARDC.

    Il attend voir le Lieutenant-General Christian Tshiwewe ordonner une attaque contre les positions du M23 et que la reprise de Bunagana se fasse le plus rapidement possible.

    « Nous sommes très heureux que le chef de l’Etat ait répondu à l’une de nos recommandations à savoir, revoir les choses au niveau de la hiérarchie militaire, nous l’avons demandé à plusieurs reprises. Nous avons souhaité en tout cas qu’on puisse restructurer au niveau de l’armée surtout à l’Etat major même au niveau des opérations au Nord-Kivu, en Ituri voir même au Sud-Kivu parce que nous étions convaincus que notre armée a des problèmes structurels mais également la corruption et l’infiltration. Nous souhaitons que l’attaque pour la reprise de Bunagana se fasse le plus rapidement possible. Évidemment nous sommes conscients qu’il y a une difficulté des combattants, une difficulté d’effectif mais nous pensons que nos jeunes soldats sont capables s’il n’y a pas de trahison. Ils sont capables de mettre en déroute l’armée Rwandaise« , soutient-il.

    Didier Kamundu reste confiant quant à la démarche entreprise par Félix Tshisekedi et les élus du Nord-Kivu et de l’Ituri sur la table ronde pour la réévaluation de l’Etat de siège. Société civile, officiers militaires, des nationaux et provinciaux se mettront en nombre pour prendre d’autres mesures nécessaires. L’objectif est d’atteindre le retour de la paix dans la partie Est du pays.

    «Nous avons été avec le chef de l’Etat , nous lui avons donner les désidératas de la population celle de voir requalifier l’état de siège. Le chef de l’Etat a répondu positivement à notre demande, il a promis d’organiser une table ronde pour qu’ensemble les acteurs politiques, la Société Civile réfléchissent sur les éléments à mettre dans le terme requalification. Le but ultime de la requalification c’est d’atteindre le retour de la paix dans la province du Nord-Kivu et dans la province de l’Ituri. Ça pourrait être levée de l’Etat de siège complétement et le retour des autorités civiles donc de Carly Nzanzu [Gouverneur] et l’Assemblée Provinciale. Ça pourrait être l’état d’urgence sécuritaire ou tout simplement le ciblage des zones où la menace est plus présente. Et à ce moment-là, l’état de siège ne pourrait concerner que ces endroits- explique-t-il.

    Magloire Tsongo, depuis Goma

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