Accès Humanitaire

    Le Coordonnateur humanitaire en RDC, Bruno Lemarquis, se dit « fortement préoccupé » par les conséquences humanitaires liées à la reprise des affrontements le 20 octobre dernier entre les FARDC et le M23, dans le territoire de Rutshuru au Nord-Kivu. Au moins 188.000 personnes ont été déplacées depuis la reprise des affrontements le 20 octobre dernier.

    Dans un communiqué rendu public ce jeudi 10 novembre 2022, le Bureau de Coordination humanitaire en RDC (OCHA) indique que plus de 76.000 enfants ont vu leur scolarité interrompue.

    Bruno Lemarquis appelle à la cessation des hostilités, pour permettre le retour des déplacés et la reprise de leurs activités.

    «Les affrontements de ces dernières semaines rendent encore plus pénible le quotidien de dizaines de milliers de personnes qui, depuis huit mois, paient un lourd tribut. Il est important que ces violences s’arrêtent afin que les civils puissent entamer un retour et reprendre le cours de leurs vies,» déclare M. Lemarquis.  

    Et d’ajouter : «Il est impératif de respecter les droits de l’homme, le droit international humanitaire notamment la protection des civils et des infrastructures civiles, ainsi que les principes d’humanité, d’impartialité, de neutralité et d’indépendance qui régissent l’action humanitaire.  Il est également important de lutter contre les messages de haine et l’incitation à la violence car ces messages peuvent potentiellement mener à des attaques ciblées contre des civils en raison de leur identité et à exacerber la situation actuelle. Il est aussi primordial d’assurer la facilitation d’un accès humanitaire sûr et sans entrave pour que nous puissions atteindre les personnes dans le besoin où qu’elles soient » indique-t-il.

    Bruno Lemarquis pense que même si l’aide humanitaire est primordiale pour sauver des vies et soulager les souffrances des populations affectées par les violences, elle n’est toutefois pas la seule solution aux problèmes humanitaires, qui viendra du rétablissement de la sécurité et de la paix. 

    Signalons que ces nouveaux déplacements portent à au moins 237.000, le nombre de personnes déplacées depuis mars dernier, lorsque les premiers affrontements ont éclaté. Ces combats ont également fait des victimes civiles, alors que des infrastructures civiles, telles que des structures de santé, qui sont des lieux protégés, ont aussi fait l’objet d’attaques, affirme OCHA. 

    «Près de 54 pour cent des personnes déplacées vivent au sein de familles d’accueil, tandis que des milliers d’autres occupent des écoles, des hôpitaux, des églises et autres sites improvisés,» écrit-il.

    Cette situation dans le Nord Kivu se rajoute à une situation humanitaire déjà très complexe et dégradée dans plusieurs provinces du pays, en particulier dans l’Est. Dans la province voisine de l’Ituri, la persistance des violences, dont de nombreuses attaques sur des sites de personnes déplacées, a fragilisé de nombreux territoires, entraînant des mouvements massifs de population.

    A elles seules, les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu abritent 64% des 5,7 millions de personnes déplacées internes actuellement enregistrées en RDC.

    Museza Cikuru

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