Accès Humanitaire

    Le monde a célébré ce jeudi 24 mars 2022, la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose. A cette occasion, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a fustigé des investissements et des financements « insuffisants » pour le contrôle de la tuberculose en Afrique et qui selon elle, compromettent les efforts visant à atteindre les objectifs mondiaux d’élimination de la maladie d’ici 2030.

    Selon l’agence onusienne, la Région africaine a besoin d’au moins 1,3 milliard de dollars chaque année, pour la prévention et le traitement de la tuberculose. Les pays contribuent à hauteur de 22 % au budget requis et les financements externes représentent 34 %. Mais les 44% du budget restants ne sont toujours pas financés.

    Cette année, le thème de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose est « Investissons pour mettre fin à la tuberculose. Sauvons des vies ».

    L’OMS indique que l’insuffisance de financements des programmes de lutte contre la tuberculose a par exemple eu un effet considérable sur le dépistage de la maladie. Sur les 2,5 millions de cas estimés en 2020 en Afrique, seulement 1,4 million ont été dépistés et mis sous traitement. En moyenne, 56 % des cas ont été dépistés et placés sous traitement entre 2015 et 2020.

    Selon l’OMS, la pandémie de Covid-19 a aussi ralenti les progrès réalisés dans la lutte contre la tuberculose. Dans le monde, le nombre de décès dus à la tuberculose a augmenté pour la première fois en une décennie. L’Afrique a ainsi signalé 549 000 décès en 2020, soit une hausse d’environ 2000 par rapport à 2019.

    «La tuberculose peut être évitée et traitée, et des millions de vie ont été sauvées. Nous devons mettre fin au sous-investissement chronique qui maintient le taux de prévalence de la tuberculose à un niveau élevé, empêche le dépistage d’un grand nombre de cas et compromet la prévention et le traitement. L’Afrique a jusqu’à présent fait des progrès satisfaisants contre la tuberculose et nous ne pouvons pas nous permettre de perdre de vue ce qui est nécessaire pour alléger le fardeau et sauver des vies,» a déclaré Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.

    Dans le monde, 17 des 30 pays avec les taux de prévalence de la tuberculose les plus élevés se trouvent dans la Région africaine. Les 2,5 millions de cas estimés dans la Région en 2020 représentent un quart du fardeau mondial, avec plus d’un demi-million de vies africaines perdues à cause de cette maladie, qui pourtant, selon l’OMS, peut être « évitée et traitée ».

    «Le chemin vers l’élimination de la tuberculose sera probablement long et difficile car les étapes clés risquent de ne pas être franchies. Les pays doivent amplifier et accélérer la riposte et rester engagés à apaiser la souffrance et diminuer les décès dont sont victimes des millions de personnes à cause de la tuberculose,» a déclaré Dr Moeti.

    L’OMS considère que la stratégie d’élimination de la tuberculose comprend un objectif clé, visant à réduire le coût catastrophique que son traitement peut faire peser sur les familles. Selon elle, aucun pays en Afrique n’a pour le moment fait la démonstration qu’il était en mesure d’atteindre l’objectif qu’aucun foyer affecté par cette épidémie, ne soit confronté à des coûts catastrophiques.

    Museza Cikuru

    Share.

    Leave A Reply

    Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.