Changement de mentalité patriotique, tel est l’axe de gravité de 32ème numéro de la chronique « Mon point de vue », du lundi 11 avril 2022. Cet épisode inédit revient sur l’enthousiasme qui entoure la visite des hommes politiques dans les recoins du pays. Au lieu d’exiger plus de ses dirigeants, la population les accueille royalement, sans faire mention de ses besoins vitaux qui affectent son quotidien.
https://youtu.be/7ejCCHztKa4
La ville de Bukavu (et la province du Sud-Kivu) était en ébullition avec l’arrivée du Ministre d’Etat et ministre de Budget, Aimé Boji Sangara. Le ministre était en séjour de travail dans la province nous affirme-t-on. Et pourtant, comme pour tous les politiques qui visitent la province, on a du mal à distinguer l’homme politique (cadre d’un parti politique) et l’homme d’état, mandataire public et ministre du gouvernement.
Si vous suivez les médias locaux, il est plus que clair que la situation de gouvernance est à mal dans notre province et dans le pays en général. Et pourtant les politiques, et pire ceux qui sont aux affaires, font des va et viens dans les différents coins et recoins du pays, ils sont reçus avec des grandes acclamations comme si tout allait bien. Les gens se battent pour avoir un rendez-vous en aparté avec les dirigeants pour y présenter leur cahier des charges et faire du lobby spécial pour leurs projets. J’en tire deux constats et des implications qui en découlent :
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https://youtu.be/D3QAAMubZjw
- La constitution de la RDC de 2006, insiste sur le caractère apolitique des mandataires publics. Et pourtant à chaque arrivée d’un mandataire dans un coin, on le voit afficher et arborer les insignes de son parti ou regroupement politique. Ce que cela veut dire est que ces politiques utilisent l’argent du contribuable congolais pour faire la visibilité et la promotion de leurs familles politiques. Il est important qu’un débat social et politique s’invite sur la scène à ce sujet. On ne peut pas avoir des mandataires publics qui servent uniquement leur famille politique alors que leur fonction les invite à servir tous les Congolais, quels que soient leurs partis ou regroupements politiques. Et puis on s’étonne que l’on ne voie aucun progrès sur le plan social. Comment voulez-vous avoir des changements quand ceux qui sont payés pour faire le travail ne le font que la promotion et le positionnement de leur famille politique au détriment du bien commun de tous les Congolais ? Mais personne ne dénonce cette pratique ! Il est temps que les choses changent !
- Le peuple doit apprendre à démontrer la vraie réalité des choses aux dirigeants. Il doit savoir tenir un dialogue franc et sincère avec ceux qui le gouvernent. Quand ces derniers viennent en visite en province ou dans les territoires, les accueillir comme-ci tout était parfait est une erreur stratégique et donne au politicien un sens erroné d’efficacité et de la réalité. Tout en étant chaleureux, hospitalier et courtois, il faut leur montrer que les choses ne marchent pas selon les attentes de la population. Que la situation sur terrain n’avance pas. Que le peuple ne peut pas vivre d’espoir seulement, mais plutôt des réalisations progressives vers un avenir meilleur. Les quelques billets des francs congolais qui sont distribués à la fin de ces meetings pouvaient peut-être servir à améliorer la vie d’un citoyen quelque part. Imaginez le message qui serait envoyé aux gouvernants s’ils arrivaient dans une entité et que personne ne vienne les accueillir malgré les multiples appels à la mobilisation. Peut-être qu’ils se rendraient alors compte de la nécessite de produire des actions palpables sur terrain pour essayer de mériter la confiance du peuple. Mais aussi longtemps que le peuple jouera à l’hypocrite, les politiciens aussi feront semblant. Et rien ne changera sur terrain.
https://youtu.be/Md9RDLoeRsY
La balle est donc dans le camp du peuple. S’il hausse sa voix, peut-être que les politiques changeront. S’il se tait et se contente des miettes lui jetées, peut-être alors il a les dirigeants qu’il mérite !
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https://youtu.be/hpZ9zJLMGQo