Accès Humanitaire

    Selon la CNDH, le Gouvernement central n’a pas approvisionné les prisons du Sud-Kivu en nourritures depuis 5 mois. Le dernier approvisionnement trimestriel date du dernier  trimestre de l’année 2019. 

    C’est en tout en cas l’inquiétude exprimée par la Commission Nationale des Droits de l’Homme dans la province du Sud-Kivu par rapport aux conditions de vie des détenus surtout dans les prisons de Kabare et Bukavu.

    Lors de sa visite à la prison de Kabare ce mardi 27 mai 2020, le Bureau de représentation provinciale de la Commission nationale des droits de l’homme, CNDH-RDC, Sud-Kivu dit avoir palpé des doigts la réelle et triste situation des 260 détenus dont 10 enfants et 14 femmes accompagnées de 2 nourrissons.

    Parmi ces personnes privées de liberté, on compte 114 prévenus et 136 condamnés ainsi que 6 enfants en placement provisoire et 4 en placement définitif.

    Malgré son engagement à suppléer le Gouvernement central dans l’alimentation des détenus, la contribution mensuelle du gouvernement provincial se trouve insuffisante si bien que la prison de Kabare a enregistré ce 26 mai son premier cas de décès à la suite de la famine et 6 autres détenus en état de gastro-entérite grave ont été conduits urgemment à l’hôpital général de Mukongola.

    La CNDH remercie le Gouvernement provincial pour le décaissement de fonds mensuels effectués ce jour et poursuit son plaidoyer auprès de sa hiérarchie nationale afin de la sensibilisation du Gouvernement central sur ses obligations légales relatives à la prise en charge alimentaire des détenus dans les prisons.

    A côté de cette situation alimentaire déplorable, se posent des problèmes hygiéniques et sanitaires sans nom. La personne décédée avait déjà passé trois jours sans boire suite à l’absence d’eau dans cet établissement pénitentiaire, explique la CNDH.

    «Bien que n’ayant pas enregistré de décès dû à la faim cette année, la prison centrale de Bukavu est tout aussi en danger si rien n’est fait dans la plus grande urgence. Avec sa population carcérale de 1685 personnes au 26 mai dont 45 enfants et 37 femmes accompagnées de 8 nourrissons, cette prison ayant une capacité d’accueil de 500 personnes nécessite une attention encore plus particulière en cette période où la province est frappée par la pandémie de la Covid-19 », recommande cette structure.

    Les autorités judiciaires sont appelées à mettre réellement en application les mesures préventives contre la propagation de la Covid-19 dans les milieux carcéraux telles que prises au niveau national en envisageant, notamment le désengorgement possible.

    Dans le cadre de ces mesures citées, le Bureau de Représentation Provinciale de la CNDH au Sud-Kivu n’a noté que 41 personnes libérées de la prison centrale de Bukavu.

    «Plus de 70% de la population carcérale de la prison centrale de Bukavu est constituée des personnes en détention provisoire dont nombreux pour des faits bénins » explique le communiqué de presse.

    La CNDH demande en outre la mise en place effective de la commission mixte de suivi pour la gestion transparente des fonds alloués aux prisons. 

    Elle demande aussi aux magistrats aussi bien militaires que civils de toujours penser au rapport entre la capacité d’accueil et la population carcérale actuelle avant l’établissement des M.A.P pour certaines infractions.

    Jean-Luc M.

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