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    Quelques jours après le massacre de Kishishe, survenu fin novembre dernier à Kishishe, dans le groupement Bambo, en territoire de Rutshuru au Nord-Kivu, le jeune activiste Destin Magala appelle à l’application de la stratégie holistique de justice transitionnelle, proposée par le Dr Denis Mukwege.

    Tribune

    En ces moments où notre pays fait face à un climat apocalyptique comparable à celle qu’il a connu entre 1961 et 1965, pour briser le cycle infernal de conflit, abolir la vendetta et ramener la paix, le stratégie holistique de justice transitionnelle proposée par le Dr Denis Mukwege demeure indispensable et doit servir de leçon à nos dirigeants dans tout processus de négociation d’accords de paix et d’élaboration des feuilles de route. J’attribue l’interprétation schématique suivante à cette stratégie ; recherche et divulgation de la vérité – reconnaissance historique des torts causés – mécanisme d’instauration de la justice (rétributive & réparatrice)-réconciliation-cohabitation pacifique.

    Autrement-dit ; on ne construira pas la paix sur des fosses communes. Il faut qu’on sache ce qui s’est réellement passé, que justice soit rendue, pour qu’on accepte de transcender le passé et qu’on cohabite pacifiquement.

    Il est hors de question que les dirigeants de notre pays continuent à se servir des mêmes méthodes révolues et espérer naïvement obtenir des résultats différents. Jusqu’à quand allons-nous demeurer accros aux accords improductifs ?

    Les dirigeants de notre pays, semblent n’avoir tiré aucune leçon de l’histoire. Dans tous pays où des crimes graves ont été commis, la justice a été la pierre angulaire de tout processus de construction de la paix. Nos mémoires doivent être assez fraîches pour nous souvenir des tribunaux militaires de Tokyo et de Nuremberg, des tribunaux pénaux spéciaux pour l’Ex Yougoslavie, pour le Rwanda, pour la Sierra-Leone ou l’accélération de mise en place des mécanismes holistiques, judiciaires et non judiciaires dans d’autres pays, à l’instar de la RCA actuellement.

    Étouffer un conflit par l’armistice alors qu’un carnage vient de mettre fin à la vie de plus de 150 personne est une injure aux mémoires de toutes ces âmes qui ont pourtant très soif de justice. Cette armistice ne fait qu’asouvrir aux  revendications du RWANDA sous facettes du CNDP, qui ont pourtant fragilisé nos forces de défense, et qui ont été déversées dans le M23, et qui reviennent encore avec le M23 bis.

    Nos dirigeants viennent de nous faire rater un autre grand rendez-vous à décrocher avec l’histoire, cette histoire qu’aurait souhaitée écrire Patrice Emery Lumumba pour notre pays, ou celle pour laquelle le Dr Denis Mukwege se bat quotidiennement au péril de sa vie. Le carnage perpétré sur les villages de Kishishe et de Bambo aurait été pourtant l’occasion de demander officiellement un Tribunal Pénal International pour la RDCongo, où une opération militaire à l’instar de celle de l’ONUC après l’indépendance ou encore comme l’opération Artemis menée conjointement par l’ONU et l’UE en Ituri en 2003.

    Cela nous facilitera de punir une fois pour toute les bourreaux qui continuent à se pavaner sur les mémoires des victimes des massacres perpétrés sur le sol congolais et de permettre à notre peuple de pleurer enfin ses morts.

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