Accès Humanitaire

    « Un peuple qui oublie son passé se condamne à le vivre ». C’est par cette phrase que la Coalition congolaise pour la justice transitionnelle (CCJT) commence son message dans un mémorandum adressé au chef de l’Etat, Félix Tshisekedi.

    Ce document signé par 33 personnalités membres des associations de la société civile de défense des droits humains concerne la problématique de la justice transitionnelle en République démocratique du Congo.

    Il est consécutif à la communication du président de la République sur la justice transitionnelle au pays, lors de la 43ème réunion du conseil des ministres. Une communication qui réjouit la CCJT et qui tient d’ailleurs à le faire savoir à Félix Tshisekedi.

    La coalition lui rappelle que la question de la justice transitionnelle a été abordée dans deux fora dont celui de la conférence nationale souveraine de 1990 et le dialogue inter congolais de Sun City de 2002-2003. Elle note qu’en pratique rien n’a été fait pour autant par manque de volonté politique.

    « La problématique de la justice transitionnelle a, au cours de ces 30 dernières années, beaucoup souffert d’une absence criante de volonté politique, sous-tendue par des forces d’inertie qui n’avaient aucun intérêt à ce que les congolais puissent exercer leur droit de savoir, leur droit à la vérité, leur droit à la justice et leur droit à la réparation. », écrit-elle.

    La CCJT fait savoir l’élévation à des postes de responsabilité dans la hiérarchie politique et militaire pendant la transition, des personnalités dont le rôle et l’action dans les conflits de 1996 et 1998 est à la base de l’absence d’une action en faveur de la justice transitionnelle en RDC.

    Félix Tshisekedi, une opportunité pour les droits de l’homme

    La CCJT trouve dans l’avènement de Félix Tshisekedi à la tête du pays une opportunité pour faire de la cause des droits de l’homme un chantier prioritaire de son mandat. Elle l’appelle donc à la capitaliser afin que son discours « ambitieux et novateur » se traduise par des actes concrets pour le bien des citoyens.

    « C’est pourquoi, tout en saluant la démarche initiée en conseil des ministres sur la thématique de la justice transitionnelle, la Coalition congolaise pour la justice transitionnelle estime qu’il faut l’élargir afin d’inclure les différentes parties prenantes concernées par la question. », peut-on lire sur son document.

    Comme parties prenantes, elle cite la société civile (ONG, confessions religieuses, chefs traditionnels, Nations Unies etc.) et les associations des victimes parmi lesquelles les femmes et les enfants.

    Pour la coalition, l’histoire de la RDC est émaillée de graves violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire et qu’un pays ne peut se tourner vers l’avenir sans regarder son passé, le scruter sans passion.

    Voilà pourquoi elle trouve qu’il est impérieux que les congolais sachent ce qui s’est réellement passé, pourquoi cela s’est passé et par qui cela est arrivé.

    Pour elle, c’est le prix à payer pour qu’enfin le concept de réconciliation nationale cesse d’être une « antienne » répétée à « l’envie par la rhétorique officielle » pour devenir une réalité après que les congolais se soient regardés dans les yeux.

    Ainsi comme l’écrit, la CCJT attend voir le mandat de Félix Tshisekedi émaillé « en cascade » des signaux forts de mis en œuvre de mécanismes de justice transitionnelle en RDC avec les victimes au centre de toutes les préoccupations.

    Thomas Uzima

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