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    2.127 civils tués, 1.450 enlevés, 938 kidnappés; tel est le bilan enregistré à l’Est de la RDC par le Baromètre sécuritaire du Kivu (KST); lors des vingt premiers mois de la Présidence de Félix Tshisekedi. Ce bilan s’annonce plus lourd, que celui des vingt derniers mois de son prédécesseur Joseph Kabil, qui était de 1.553 civils tués.

    C’est ce qu’on peut lire sur le site de Kivu Security, qui est un projet conjoint du Groupe d’Etude sur le Congo (GEC) et Human Right Watch (HRW).

    Selon Pierre Boisselet;  coordonnateur du Baromètre Kivu Security, la différence entre le bilan des 20 premiers mois de l’actuel régime à celui de son prédécesseur; s’explique principalement par la recrudescence des tueries perpétrées par les Forces démocratiques alliées (ADF). Ceux-là même que le président Félix Tshisekedi avait pourtant promis d’exterminer.

    Fort malheureusement, dit le baromètre KS, la division entre le camp du président Félix Tshisekedi; et celui de son prédécesseur, Joseph Kabila, empêche pour l’instant; l’adoption d’une stratégie cohérente pour stabiliser l’est de la RDC.

    « Par exemple, pour éliminer tous les groupes armés à l’Est, Félix Tshisekedi avait tenté de mettre sur pied une coalition militaire régionale; avec l’organisation des plusieurs réunions des chefs d’Etat-major à Goma des armées régionales; une initiative à la quelle le FCC son partenaire n’avait pas adhéré; mais aussi qui n’avait tenue au vu de la méfiance entre les Etats-parties. » dit-il.

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    Le site poursuit qu’en dépit de tout, le 31 octobre 2019, les FARDC ont lancé une offensive unilatérale de l’armée congolaise. La Monusco, qui n’avait pas été associée à sa planification, n’y a pas participé.

    Un an après, les résultats ne sont pas au rendez-vous, selon lui. Malgré la reconquête annoncée de certains bastions des ADF; cette opération a largement échoué à mettre ce groupe islamiste hors d’état de nuire. Il commet même nettement plus de massacres depuis le début de l’offensive (plus de 640 civils tués lors d’attaques attribuées aux ADF depuis un an, contre 195 l’année précédente).

    KVS constate non sans regret, que cette offensive contre les ADF est une illustration, parmi d’autres; de l’absence de stratégie cohérente et coordonnée entre les différents responsables politiques congolais et internationaux, pour stabiliser l’Est de la RDC.

    L’arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi n’a donc pas permis, pour l’instant, de pallier à cela, conclut Kivu Sécurity.

    Jean-Luc M.

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