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    LObservatoire de la Liberté de la Presse en Afrique (OLPA) a organisé ce jeudi un atelier de formation des journalistes dans la ville de Bukavu, sur la Contribution des médias du Sud-Kivu dans la consolidation des institutions, pour que celles-ci soient «transparentes et efficaces».

    Cet atelier organisé à l’occasion de la Journée nationale de la Presse en RDC, célébrée ce 22 juillet 2021, a permis à des dizaines de professionnels des médias de réfléchir sur comment relever les défis liés à leur profession de journaliste.

    Le Représentant du Ministre provincial de la Communication et médias qui a procédé à l’ouverture de ces assises, reconnaît que les journalistes ont un rôle crucial à jouer, dans la stabilité des institutions provinciales.

    Emedi Soda, Conseiller du Ministre, en charge des questions juridiques, a alerté les journalistes sur les dérives qui peuvent survenir, s’il n’y a pas un traitement équilibré de l’information.

    Il les a ainsi appelés au professionnalisme et à la responsabilité, afin de bien jouer leur travail d’intermédiaire, entre les gouvernants et la population.

    «Des manquements dans le chef de certains journalistes»
    OLPA
    des journalistes dans l’atelier OLPA. Ph. Laprunellerdc.info

    Dans son intervention, Darius Kitoka, Président provincial de l’Union Nationale de la Presse du Congo (UNPC), a relevé plusieurs manquements dans le chef de certains journalistes et médias, notamment pendant la période électorale de 2018.

    Selon lui, 88% des journalistes étaient hostiles au régime en place ce temps-là. «On a beaucoup accordé la parole à l’opposition. Certains journalistes étaient même propagandistes, en s’habillant par exemple des effigies des partis,» fustige-t-il, appelant à tirer des leçons.

    Le Président de l’UNPC/Sud-Kivu parle également de plusieurs obstacles à la liberté de la presse en province du Sud-Kivu ce dernier temps. «Certains journalistes ont été récemment menacés par des autorités, et d’autres interpellés par les services de sécurité et les forces de l’ordre,» dit-il.

    Darius Kitoka plaide par ailleurs pour la dépénalisation du délit de presse, mais aussi un allègement des taxes « exorbitantes » qui sont demandés aux médias par différents établissements publics.

    «Pas de journalistes d’investigation ?»

    Dans son exposé, Adrien Zawadi, Président du Bureau de Coordination de la Société Civile du Sud-Kivu, a évoqué le non-accès des journalistes aux informations essentielles concernant l’action publique, comme défis à relever.

    Celui-ci insiste sur le fait que les médias ne sont pas des ennemis des autorités, et que ces dernières devraient leur faciliter l’accès aux informations nécessaires, vu leur devoir de redevabilité envers la population.

    Adrien Zawadi fustige par ailleurs le quasi manque d’investigations des journalistes autour des problèmes de la société. Il les a encouragés à faire de plus en plus d’investigations dans les différentes institutions, face à la réticence et le refus de l’administration à se faire contrôler.

    Après les exposés de ces trois intervenants, les journalistes se sont constitués en groupes de travail, pour réfléchir sur les obstacles qu’ils rencontrent dans la collaboration avec les institutions provinciales, mais aussi l’apport des médias dans le changement de comportement des acteurs politiques. Ils ont ensuite proposé des pistes de solution.

    Liberté de la presse, mais dans quel contexte ?
    OLPA
    Atelier OLPA. Des journalistes constitués en groupes de travail

    Après l’atelier, Kabongo Mbuyi, Secrétaire exécutif de l’OLPA, indique qu’il a été question de rappeler aux professionnels des médias, le rôle qu’ils sont appelés à jouer dans la consolidation des institutions transparentes et efficaces.

    Il revient sur les principales recommandations des journalistes, à l’issue de ces assises : ˝Les journalistes ont plaidé pour la tenue régulière d’un cadre d’échange, afin que le problème de l’accès aux informations, surtout officielles, soient résolues. Il y a également le cadre juridique en ce qui concerne la presse au niveau provincial. Ils ont demandé que des mesures soient prises pour la mise en œuvre de l’édit provincial pourtant protection des journalistes et des DDH. Et il a été demandé aux journalistes de respecter les dispositions du code d’éthique et de déontologie, » dit-il.

    Le Secrétaire exécutif de l’OLPA réitère le fait que la liberté de la presse demeure peu reluisante en RDC. Selon lui, des cas d’atteinte à la liberté de la presse ne cessent d’augmenter depuis le début de l’année.

    « Que ce soit à l’EST de la RDC, au centre, au Sud, à l’Ouest ou au Nord du Congo, il ne se passe plus une semaine sans que nous ne puissions enregistrer un cas d’atteinte à la liberté de la presse, » affirme-t-il.

    Kabongo Mbuyi rassure que son organisation ne cesse d’interpeller les autorités à différents niveaux, pour que cette situation change.

    Museza Cikuru

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