Le ministre de la Communication et Porte-parole du Gouvernement congolais a réagi aux propos du commissaire provincial de la Police au Nord-Kivu, au sujet des stratégies à prendre pour contrer les rebelles du M23.
Dans un tweet, Patrick Muyaya a précisé que le recours aux machettes reste « extrêmement dangereux », et peut facilement engendrer la stigmatisation et la haine.
Selon lui, le Gouverneur militaire du Nord-Kivu, Lieutenant-General Ndima Kongba Constant a été appelé à rappeler le Commissaire de la PNC à l’ordre.
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«Le recours aux machettes, au discours de la haine, à la stigmatisation est extrêmement et à bannir. Un appel a été fait au Gouverneur militaire pour un rappel à l’ordre de cet officier. Tous les cas de dérapage doivent être dénoncés, condamnés et sanctionné,» indique Patrick Muyaya.
Signalons qu’au cours d’une parade animée mercredi 25 mai 2022 au stade Afia de la ville de Goma, le Commissaire provincial de la Police a appelé la population à se mobiliser pour repousser les rebelles du M23 qui, depuis quelques jours, s’affrontent aux Forces Armées de la RDC.
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Il a appelé les éléments de l’ordre au port, à tout moment, des armes pour sécuriser la population.
« Notre pays est attaqué. Que chacun se procure d’une machette ou d’un outil qui peut tuer quelqu’un, que cette guerre devienne populaire. Comme ça on verra s’ils sauront tuer toute la population. On doit protéger notre ville. Que chaque policier porte son arme partout où il est en cette période. N’ayez pas peur, continuez à sécuriser la population. Ils sont mal habitués à blaguer avec la ville de Goma. Cette fois-ci nous ne laisserons pas faire », a-t-il laissé attendre.
Ses propos ont vite été condamnés par des personnalités et défenseurs des droits humains, qui ont considéré que ce discours est non seulement « inquiétant et inapproprié », mais aussi « dangereux » pour la cohésion sociale.
Signalons que les Forces Armées de la République Démocratique du Congo s’affrontent depuis lundi dans les territoires de Nyiragongo avec le M23. Les combats qui ont commencé depuis mars dernier en territoire de Rutshuru, ont repris avec force depuis le 22 mai dernier, faisant des milliers de personnes déplacées.