Il est prévisible qu’une seule journée ne suffira pas pour donner la chance à tous les citoyens, régulièrement inscrits sur les listes de la CENI, de pouvoir exprimer leur vote. Les files observée devant les bureaux de vote, ajoutées à la difficulté de certaines personnes de pouvoir repérer leurs bureaux en sont les principales causes. Selon un constat qu’a fait votre rédaction, aux centres Mushere, Athénée d’Ibanda, Imani Panzi et Collège Alfajiri, certains électeurs perdent progressivement espoir de pouvoir voter pour les candidats de leur choix.
Certains défis d’ordre technique se sont déclarés, dans la matinée au centre du collège Alfajiri. Suite à une panne, une machine à voter n’a pas servi pendant près de trois heures avant d’être réparée. Une autre venait de faire quelques minutes d’interruption.
Si généralement les scrutins semblent se dérouler dans la sérénité, il reste à redouter le défi temporel qui s’aperçoit inévitable dans ce processus.
Levés très tôt le matin, certains électeurs ont passé pratiquement tout l’avant-midi en train de chercher rien que les bureaux où ils pourront voter. Au vu des pléthores d’électeurs affectées dans les bureaux de vote, et le nombre de bureaux par centre, rien de tel ne serait surprenant.
Il est 13 heures. Au Collège Alfajiri, pourtant l’un des centres les mieux organisés de la ville, une dame ayant visiblement la quarantaine a fait le tour des bureaux de vote ! Elle ne parvient pas à trouver son nom sur liste. Fatiguée et affamée, elle décide de retourner chez-elle pour repasser tard dans la soirée, quand elle estimera que l’engouement a décru.
D’autres électeurs, rencontrés dans le même centre viennent passer plus de 20 minutes sans voir une seule personne sortir de leur bureau. Ce qui inquiète déjà ces citoyens, qui voient développent déjà un pessimisme compte tenu des calculs prévisionnels qui donnaient à chaque votant une moyenne de 3 minutes.
A en croire un électeur, présent au centre depuis le matin, son bureau n’a pas fait voter plus de 100 personnes vers 13 heures. Il sied de rappeler que la CENI a prévu un nombre de 600 personnes par bureau de vote.
Plus loin, au centre Mushere, la situation n’est pas homogène. Certains électeurs ventent la rapidité de l’outil [machine à voter], et témoignent avoir mis moins d’une minute pour faire les trois votes.
D’autres, par contre, révèlent le retard qui a émaillé le commencement des opérations de vote. Initialement prévu à 6 heures juste, l’ouverture de certains bureaux a dû attendre jusqu’à 7 heures 15. Cela constitue déjà un gap irrattrapable, à en croire certains témoins trouvés sur place.
Le problème de pléthore se pose également dans ce centre. Une mère allaitante a dû aller chercher son bébé à la maison, et le ramener au centre de vote.
« C’est depuis le matin que je suis ici [Alors qu’il était déjà 14heures 45] ! Mon bébé est resté à la maison, et on m’informe qu’il pleure, alors que je suis loin de passer », nous a confié ce parent, avant de partir trouver le bébé.
La dame est partie, avec l’espoir de revenir plus tôt et espérer effectuer son choix.
Il est prévu que le vote se déroule de 6 heures à 17 heures sur toute l’étendue de la république, mais compte tenu de différents défis, comme décrit précédemment, le pari ne s’annonce pas gagné.