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    Après des manifestations organisées à Uvira pour dire non à l’intronisation du chef de groupement de Bijombo, la mutualité des Banyamulenge saisit le maire et le Président du Conseil de sécurité d’Uvira pour demander de garantir la sécurité des Banyamulenge vivant dans cette entité à l’instar des autres communautés.

    Dans une correspondance rendue publique, la mutualité des Banyamulenge dit tenir à fixer l’opinion que les résultats des manifestations prouvent à suffisance que le motif de l’organisation de celle-ci est la continuité de « l’épuration ethnique » des Banyamulenge de la RDC.

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    Pour elle, si l’objectif était le groupement de Bijombo aucun Munyamulenge ne serait ciblé car leur communauté en ville d’Uvira pourrait être classée la plus « pacifique ».

    « Ce jeudi, 9 septembre 2021, nous, communauté Banyamulenge venons d’être surpris par des menaces et attaques physiques dirigées contre les membres de notre communauté par des inciviques préalablement mobilisés pour l’appel à la violence contre les Banyamulenge et de leurs biens, appel lancé par le chef de la chefferie et Mwami des Bavira, la Nouvelle société civile congolaise à travers son Président ainsi que plusieurs autres notables et Leaders Fuliru et Vira extrémistes. La mutualité Banyamulenge tient à fixer l’opinion que les résultats des manifestations prouvent à suffisance que le motif de l’organisation de celle-ci est la continuité de l’épuration ethnique des Banyamulenge de la RDC. Au lieu de manifester contre l’intronisation de Furaha Sebasonera tel qu’ils disent, ils se sont attaqués aux Banyamulenge dans leurs calicots, démolit l’Eglise de la 37ème CADEC dont la majorité des membres sont Banyamulenge de la RDC en menaçant certains d’entre eux, qui se trouvaient dans l’enceinte du terrain de l’église jusqu’à les lapider. Dans la foulée, ils se sont attaqués à la maison d’un membre de la communauté du nom de Munahano Mathias. », dit cette mutualité.

    Cette mutualité estime que les participants aux actions contre les Banyamulenge d’Uvira ville et l’animosité qui le caractérisait présage le transfert des exactions contre les Banyamulenge des hauts et des moyens plateaux dans le cœur de la terre des Bavira et Bafuliru d’Uvira.

     « La ville d’Uvira ne fait pas partie de la chefferie des Bavira pour que les autorités en place autorisent le dérapage des manifestant jusqu’à paralyser ses activités. L’Eglise de la 37ème CADC et la maison de Muhanano ne sont pas dans la chefferie des Bavira, encore moins dans le groupement de Bijombo pour que les manifestants les taxent d’envahir leur terre. Aucun Munyamulenge d’Uvira n’est auteur de la fameuse intronisation. L’arrivée tardive des membres du conseil de sécurité pour impuissamment négocier avec les manifestants est un signe de complicité de certains d’entre eux. En date du 19 aout 2021, la mutualité a dénoncé par écrit le comportement marginalisant des certains éléments FARDC au long de la RN5, mais avons jamais vu la suite. Voilà alors la conséquence de la complaisance de certains membres du conseil de sécurité quand il s’agit du dossier Banyamulenge. » regrette-t-elle.

    Elle dit condamner une « réunion » organisée par les autorités locales et qui selon elle, avait pour but de monter des stratégies pour s’attaquer aux Banyamulenge et sous-entendu falsifier l’histoire de leur communauté dans le groupement de Bijombo, les qualifiant des réfugiés « Rwandais » de 1959.

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     « En plus de la sensibilisation menée publiquement par les militaires FARDC en date du 19 aout 2021 (voire notre correspondance du 25/08/2021), l’attaque de ce matin est le fruit de différentes réunions entre autres : en date du 8/9/2021 par le chef de la chefferie et Mwami des Bavira, au siège de la chefferie à Kabindula à laquelle avaient pris part les différentes autorités de la place dont le Maire de la vile M.Kiza Muhato. Ladite réunion avait pour but de monter des stratégies pour s’attaquer aux Banyamulenge et sous-entendu falsifier l’histoire de notre communauté dans le groupement de Bijombo, nous qualifiant des réfugiés Rwandais de 1959 comme l’indiquent plusieurs déclarations écrites et orales déjà publiées. », poursuit-elle.

    Ce qui est aberrant selon la mutualité Banyamulenge est de constater qu’aucune autorité locale ne condamne ces actes des barbaries à répétition qui ont érigé domicile dans le psychique des Uvirois, et que ceci constitue le nième projet d’épuration ethnique des Banyamulenge et la chasse à l’homme comme déploré il y a 3 ans.

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    « Enfin rappelons au Mwami des Bavira, une série d’actions a été dressée dont : Mobiliser la jeunesse, masse populaire, pour manifester violemment contre notre communauté basée à Uvira ; Inviter les animateurs extrémistes des sociétés civiles à véhiculer les messages de haine, de violence et de discrimination à l’endroit des membres de notre communauté ; s’en prendre à tous les membres de la communauté Banyamulenge, leurs biens et d’autres institutions dont ils sont responsables. La communauté Banyamulenge condamne sans vergogne les animateurs de ces actes des barbaries qui se baladent au vu et au su de tous et demande de positionner la ville d’Uvira au-dessus des ethnies», conclut-elle.

    Abiud Olinde

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