Les Etats-Unis devraient en principe avoir un nouveau président dès le mois de Janvier prochain après la victoire déclarée du candidat du Parti Démocrate Joe Biden face au Républicain Donald Trump. En République Démocratique du Congo et en Afrique, cette élection est particulièrement suivie car dans la plupart des cas, la politique Africaine de Washington change selon le locataire de la maison blanche.
Dans le pays de Lumumba, la dernière élection américaine a été très scrutée que ce soit par les citoyens lambda que par des acteurs et partis politiques en présence.
Une élection suivie parce qu’également en RDC, le représentant de Washington se comporte comme s’il était le véritable Président de la République. Mike Hammer, parce que c’est de lui qu’il s’agit n’a pas arrêté d’être au cœur de la polémique avec ses agissements, qui, pour nombreux vont au-delà de son rôle de diplomate.
On le voit donner des orientations à plusieurs couches de la population à travers les provinces, prendre position à plusieurs reprises dans les questions internes du pays ou encore annoncer des décisions que devrait prendre le président Tshisekedi. Bref, un ambassadeur qui croit que les « nègres » n’ont pas encore atteint un niveau de gouvernance acceptable et qu’ils nécessitent qu’on leur indique le « bon chemin ». On se croirait devant un véritable suprémaciste blanc à l’instar de ceux qui, dans son pays, n’arrêtent pas de tuer pour rappeler que les autres sont inférieurs à eux.
Pour illustrer la situation, on cite par exemple le cas du Sud-Kivu où il a séjourné il y a quelques semaines. Son passage à Bijombo, Mikenge ou encore Minembwe où il annonçait avoir discuté avec des communautés locales sur la nécessité de vivre en paix, Mike Hammer rencontrera plus tard à Bukavu, Chef-lieu du Sud-Kivu des acteurs sociaux. Dans cette rencontre, ces acteurs sociaux lui feront clairement savoir qu’il en faisait trop par rapport à son rôle. Représentant d’une des grandes démocraties du monde au pays, Hammer va décider dans l’émotion de mettre fin à la réunion. Comme pour dire, ils n’ont rien à me dire!
« Ça suffit, ça suffit, ce sont les congolais. Même le président a dit qu’ils sont des congolais», dira-t-il, évoquant la question des compatriotes Banyamulenge, comme si les participants avaient nié la nationalité de ces citoyens congolais, d’ailleurs représentés dans la réunion.
Malheureusement, la réunion va s’arrêter vaille que vaille sous l’étonnement de son assistance qui a vu en ce geste l’expression d’un mépris envers des congolais qu’ils disaient pourtant venir écouter. Habitué à des photos instantanées sur Twitter après chaque rencontre avec des congolais, Mike Hammer postera cette fois celles de cette rencontre seulement 24 heures après pour exprimer toute sa désapprobation.
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«Il se prononce sur tout ce qui se passe en République Démocratique du Congo et parfois sous un orgueil colonialiste et paternaliste. Il donne des leçons à tout le monde comme s’il croyait comme beaucoup de ses compatriotes que sa race est plus importante que celle qu’il rencontre en RDC», dénonce un autre acteur de la Société Civile qui l’a rencontré au Sud-Kivu alors qu’il venait de Minembwe (Fizi).
La plus grande bourde qui a encore fâché plus d’un en République Démocratique du Congo, c’est l’alerte sur le site de l’ambassade des Etats-Unis en RDC concernant une probable annonce majeure que ferait Tshisekedi alors qu’il devait s’adresser à la nation.
« Le président Tshisekedi devrait prononcer un discours le vendredi 23 octobre pour faire une annonce majeure. Des développements politiques comme ceux-ci ont provoqué des manifestations dans le passé. Le personnel du gouvernement américain est invité à faire preuve d’une vigilance accrue vendredi et tout au long du week-end. », disait l’ambassade sur son site internet ; un message disparu quelques minutes plus tard.
Cette fois, c’est le mouvement citoyen Lutte pour le Changement qui avait pris le courage de dénoncer des diplomates qui « infantilisent » le Président Tshisekedi en prenant position sur le moindre développement politique en RDC.
« Il y a des « diplomates » qui ont pris l’habitude de prendre publiquement position sur le moindre développement politique en RDC, comme s’ils avaient affaire à leur colonie. Infantiliser Félix Tshisekedi et se jouer de notre dignité, ils appellent cela ‘ partenariat privilégié… ‘. Nous savons que malheureusement, à cause des politiciens médiocres et d’une longue histoire d’ingérences, l’influence extérieure dans les affaires Congolaises demeure considérable. Cependant, certains en font trop publiquement comme s’ils prenaient plaisir à blesser notre amour propre», se désole la LUCHA.
Quel développement avec la venue du nouveau Président aux Etats-Unis ?
Certes que les Etats-Unis comme tous les autres Etats ne défendent que leurs intérêts, mais le bon sens voudrait qu’on ait un peu de respect pour le peuple qu’on retrouve sur place. Du respect, c’est ce que demandent plusieurs congolais qui espèrent que l’arrivée du nouveau Président américain va coïncider avec la fin du règne d’un ambassadeur qui n’a de respect que pour lui aussi longtemps qu’il peut brandir des millions que son pays donne aux institutions du pays et aux autres organisations nationales.
Même si pour l’instant, les soutiens de Tshisekedi peuvent estimer que ses agissements sont acceptables aussi longtemps qu’il se présente en allié du pouvoir en place contre l’ancien pouvoir qui a tout donné aux Chinois, la vérité est que son attitude est tout simplement révoltante et digne d’un suprémaciste blanc américain.
Nombreux congolais lui rappellent qu’en aucun moment, le soutien aux programmes de telle ou telle autre structure, personnalités ou encore des dons, prêts pour le pays en termes des millions, des milliards des dollars ne peuvent remplacer la dignité d’un peuple.
C’est cette dignité recherchée par des congolais qui a malheureusement fini par des assassinats de plusieurs de ses leaders à l’instar de Lumumba, Kabila, Munzihirwa, Kataliko, et des millions d’autres congolais par des forces soutenues par ce genre des diplomates et leurs puissants pays.
Le Congo va-t-il vivre une autre ère avec une diplomatie américaine respectueuse de sa souveraineté et de son peuple avec la venue de Joe Biden ? C’est le vœu de plusieurs!
Jean-Luc M.