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    L‘Abbé Pierre Kabamba, le président du Cadre de concertation de la Société civile du Kasai oriental; a fait une analyse sur la situation politique en RDC et la nouvelle vision de l’union sacrée mise en place par Félix Tshisekedi.

    Selon cet abbé, l’Union Sacrée est tellement sucrée qu’elle s’attire mouches et papillons au risque même de  causer au régime en place une hyperglycémie; qui fera manquer à notre jeune démocratie une de ses forces motrices vitales, à savoir : l’opposition.

    Même si l’adhésion massive à l’Union sacrée est une bonne chose selon l’Abbé Pierre Kabamba, la Société Civile est, selon lui, par ce temps qui court, l’unique espoir pour le peuple congolais en général; et pour la mise en œuvre des réformes positives énoncées le Chef de l’Etat, en particulier. 

    Voici en intégralité la réflexion de l’Abbé Pierre Kabamba qui fête ses 24 ans de sacerdoce mais qui est également président du Cadre de concertation provincial de la Société civile du Kasaï oriental.

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    1. L’ adhésion massive à l’ Union Sacrée de la Nation est une bonne chose. Elle permet la requalification de la majorité parlementaire au profit de la politique du Chef de l’Etat.

    2. Mais tel que cette adhésion se fait, l’ Union Sacrée donne déjà à réfléchir. Elle risque d’être un trou inutilement agrandi , où tout le monde peut bonnement avoir sa place , mais sans connaître son rôle et le résultat.

    3. Devoir d’épreuve et de réserve oblige. Des opportunistes invétérés, des traîtres impénitents et des taupes de tout bord sont comme des affiches autocollantes. Tambourinaires des plusieurs décennies révolues, après avoir perdu leur adhésivité ailleurs , manœuvrent à présent pour minorer du dedans un regroupement politique à vocation majoritaire. La loi de Lavoisier:  » Rien ne se perd , rien ne se gagne . Tout se transforme. » C’est une de lois que je voudrais pas être applicable en politique. J’ai bien peur que l’Union Sacrée de la Nation ne soit que la Coalition Cach- FCC transformée. Confiscius m’inspire beaucoup. Pour lui : » On ne peut pas faire une chose de la même manière et dans les mêmes conditions pour obtenir un résultat différent. »

    4. L’ Union Sacrée de la Nation est tellement sucrée qu’elle ne peut que s’attirer mouches et papillons, comme si la majorité parlementaire était une fin en soi. Le décollage de notre pays c’est le rêve le plus ardent de notre peuple. Kisalu mebanda veut dire que le travail a commencé. Il commence, bien sûr, mais avec qui?

    Félix a besoin des hommes de valeurs dont l’amour pour la nation congolaise est at toute épreuve un critère non complaisant pour arriver à changer la donne et amener une gouvernance alternative , avec un recentrage sur notre peuple. Sinon la rupture et la refondation de l’Etat ,tant attendues et préface obligée au bien être Congolais, risquent d’être à la fois des slogans creux , des vœux pieux et pire encore , de simples chapelets de bonnes intentions.

    5. Le sucre de l’Union Sacrée de la Nation est tellement succulent que tout le monde y adhère. Le risque est grand de causer au régime en place une hyperglycémie qui fera manquer à notre jeune démocratie une de ses forces motrices vitales, à savoir : l’opposition. Si , par bonheur , il y en a une qui puisse résister à l’odeur de la mangeoire, je parie qu’elle pourrait être tellement faible qu’elle ne saurait servir de contrepoids voulu. Les politiques sont des politiciens. Osez leur laisser la conscience tranquille, ils iront lentement , sûrement , mais dangereusement , sans mot dire ni coup férir , vers une dictature qui ne nous fera pas rire.

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    6. La Société Civile est , par ce temps qui court, l’unique espoir pour le peuple congolais, en général et pour la mise en œuvre des réformes positives énoncées le Chef de l’Etat, en particulier. Dans sa diversité caractérielle, elle a intérêt à s’organiser à travers le Cadre de concertation pour être forte et à même de servir de ce contrepoids attendu rassurant pour notre peuple.

    Elle doit éviter d’entretenir la guéguerre et les querelles politiciennes où discussions sur des personnes priment sur celles des idées qui, seules peuvent nous avancer. Il faut plus vite réduire les angles pour ne pas se laisser aller au gré des vagues que peuvent causer des soubresauts inhérents à toute dynamique sociale qui se recherche. Il ne suffit pas de dire :  » les hommes passent et les institutions restent. » Encore faut-il chercher à savoir définir comment les hommes doivent passer et quels types d’institutions ils doivent laisser .

    8. En tant que population congolaise organisée, la Société Civile , grâce à une permanente capacitation institutionnelle et un renforcement professionnel des Groupes de travail thématique, pourra suivre et évaluer des actions publiques tout en remontant auprès des décideurs de vraies questions de ce Souverain primaire.

    Ces actions de plaidoyer, de suivi , évaluation et de contrôle citoyen des actions publiques , de formation des politiques et d’éducation des masses, de dénonciation des dérives et de défense des droits de l’homme, de défense de l’environnement ,des ressources naturelles et d’assainissement de nos milieux de vie ,de récupération de la Société savante et d’implication des Confessions religieuses, sont entre autres actions qui certes peuvent lui rendre sa lettre de créance et ses titres de noblesse.

    .9. Ces ingrédients sont nécessaires à la préparation d’un état de droits, dans lequel l’Etat ne manquera certainement pas ses droits , prolégomènes à un développent intégré, durable et digne. La Société Civile est comme une abeille. Elle te pique pendant qu’elle te donne du miel. Malheureusement les hommes s’attirent des mouches ,mais repoussent des abeilles.

    10. En définitive , je rappelle que , s’adressant aux 27 présidents des Coordinations nationale et provinciale du Cadre de Concertation de la Société Civile en RDC , reçus en Consultations populaires, le Chef de l’Etat , tout comptant sur notre apport , a eu une longueur d’avance pour marteler: : « Un pays dont la Société Civile est forte et organisée peut beaucoup se développer. « . Une manière de dire , le  » Peuple d’abord  » doit absolument être à bord. Ma conscience s’en est tirée très interpellée.

    Réflexion en marge de la Célébration
    de mes 24 ans de vie sacerdotale
    et d’expérience dans la pastorale sociale.

    Abbé Pierre KABAMBA
    CCPSC-KOR

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