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    Le chef de l’Etat a annoncé vendredi dernier qu’au courant de cette semaine, il va devoir entamer des consultations de la classe politique et sociale; en vue de constituer «une union sacrée pour la République».

    Celui-ci a justifié cette décision par l’échec de l’accord de la coalition au pouvoir, signé entre le Cap pour le Changement (CACH) et le Front Commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila Kabange.

    Félix Tshisekedi dit avoir constaté des divergences persistantes avec ses partenaires, en ce qui concerne la paix et la sécurité nationale; l’indépendance de la justice, l’organisation des élections, l’instauration d’un Etat de droit; la Commission Electorale Nationale Indépendante, le Portefeuille, la Territoriale, ainsi que la Diplomatie.

    Mais que compte faire le chef de l’Etat en voulant mettre fin à cette coalition ?

    Formation d’un nouveau Gouvernement 

    L’’hypothèse la plus probable, c’est ce celle que sous entendent plusieurs, qui pensent que le Chef de l’Etat va mener des consultations de différentes forces politiques au pays; en vue de trouver une majorité à l’Assemblée Nationale, qui lui permettra de nommer un premier ministre de son camp; et une majorité dans le Gouvernement.

    Mais ici, la tâche ne semble pas être facile. Ceux qui semblent être prêts à coaliser avec Tshisekedi, ne pourront eux seuls lui donner cette majorité à la chambre basse du Parlement.

    Il y a tout d’abord Bahati Lukwebo, avec son AFDC et Alliés, qui a été très vu aux côtés du Chef de l’Etat ces derniers jours. Après sa radiation du FCC, celui-ci a toujours prôné le dialogue pour la bonne marche selon lui, des institutions de la République.

    Cependant, celui-ci ne comptait que 41 députés nationaux à l’issue des législatives de décembre 2018, mais il y a eu dédoublement au sein de ce regroupement. Des membres de son parti n’excluent pas le retour de certains dissidents, comme Steve Mbikayi, qui perdraient leurs postes si Lukwebo est pris dans la nouvelle configuration du Gouvernement.

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    Des leaders de Lamuka ont dernièrement soutenu la prestation de serment de 3 juges constitutionnels nommés par Tshisekedi, et contestés par le FCC. Beaucoup espèrent que les non-radicaux pourront collaborer avec le Chef de l’Etat, mais bien évidement sous certaines conditions.

    La coalition Lamuka et d’autres de l’opposition totalisent 102 députés nationaux. Mais certains, comme Fayulu qui a proposé son Plan de sortie de crise, seront difficiles à convaincre.

    Le CACH quant à lui ne compte que 47 élus nationaux, dont 16 de l’UNC et Alliés; dont certains militants conditionnent la participation de leur parti aux consultations par la libération de leur leader Vital Kamerhe.

    Même dans le cas où Tshisekedi obtient l’adhésion de toutes ces plateformes, il n’aura que 190 députés. Effet, à l’issue des élections de décembre 2018, le FCC a remporté 338 sièges à la chambre basse du Parlement. Sauf débauchage au sein de cette plateforme, là aussi le chef de l’Etat n’aura pas de majorité.

    Démission de Sylvestre Ilunga, dissolution de l’Assemblée nationale

    Selon les proches de Tshisekedi, le Président pourrait se passer de cette majorité, en nommant un premier ministre de son obédience, et en restructurant le Gouvernement.  Mais ici, il devrait avoir le l’accord des différentes forces vives et sociales qu’il a promis de consulter.

    Plusieurs structures citoyennes ont en effet soutenu les consultations annoncées par Président de la République. De la CENCO qui exige cette fois la sincérité et l’intérêt du peuple, à l’ECC qui a promis de transmettre ses propositions; beaucoup semblent être prêts à tout dialogue, qui permettra de dénouer la crise actuelle au pays.

    Pendant ce temps, le camp de Tshisekedi multiplie des réunions dont l’issue reste jusqu’ici un mystère. Dans le pire des scénarios, certains disent craindre Tshisekedi ne pousse le Premier Ministre à la démission; afin de désigner le Vice-Premier Ministre et Ministre de l’Intérieur Gilbert Kankonde (UDPS) comme Premier Ministre intérimaire; et provoquer ainsi une crise entre le Gouvernement et l’Assemblée nationale, en vue de sa dissolution.

    Mais le FCC qui contrôle encore une majorité de députés et de sénateurs; et plusieurs responsables des services de sécurité et institutions étatiques, n’est pas prêt à céder. L’on apprend que Joseph Kabila a convoqué ce lundi 26 octobre 2020 à Kingakati, les présidents des regroupements politiques membres du FCC.

    Museza Cikuru

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