C’est l’un des succès des opérations des Forces Armées de la République Démocratique du Congo contre des rebelles Rwandais CNRD, branche des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) dans l’Est de la RDC. Des opérations qui ont permis de rapatrier au moins 2400 personnes (combattants et leurs dépendants) dans leur pays. Parmi ces combattants et dépendants arrivés au Camp de Nyarushishi, au Rwanda, Angéline Mukandutiye recherchée depuis 25 ans pour sa participation au génocide contre les Tutsi. Elle était l’une des génocidaires les plus recherchés depuis 1994.
Née en 1951 à Gisenyi, dans le nord du Rwanda, au sein d’une famille tutsi, Angéline Mukandutiye est connue au début des années 1990 comme l’inspectrice des écoles primaires de Nyarugenge, une commune faisant partie de Kigali. Mère de quatre enfants, elle est mariée à un Hutu lié à la famille du président Juvénal Habyarimana, explique Jeune Afrique.
Enseignante connue de tous dans son quartier, elle s’occupe des enfants du voisinage et s’investit dans le domaine culturel, notamment en ce qui concerne la danse. « On avait intérêt à connaître son nom pour nos examens d’éducation civique. Il fallait nous voir quand elle rendait visite l’école primaire de Kacyiru. Pas une mouche ne volait lorsque Madame l’inspectrice rendait visite », explique Marie-Yolanda Ujeneza, élève dans une école de son secteur de 1987 à 1992 cité par le média.
Angéline Mukandutiye qui s’est confiée aux médias pour parler de ce qu’elle pourrait faire après son retour au Rwanda a été reconnue par des victimes et rescapés du Génocide. Elle a, depuis lors, été incarcérée.
Selon la Télé Rwandaise, Angéline Mukandutiye est l’ancienne inspectrice des écoles primaires et a joué un rôle important dans le génocide contre les Tutsi. . D’ailleurs en 2008, elle est condamnée par contumace par les tribunaux traditionnels Gacaca à la peine de réclusion criminelle à perpétuité.
Toujours selon Jeune Afrique, la participation des femmes hutu au génocide contre les Tutsi du Rwanda a été massive. Si certaines ont tué de leurs propres mains, la majeure partie d’entre elles ont encouragé les tueurs, dénoncé les Tutsi, participé à leur humiliation et pillé leurs biens. Mais Angéline Mukandutiye se distingue de la masse de ces tueuses ordinaires.
Pour la rescapée Marie-Louise Nyirinkwaya, elle est « la plus redoutable de toutes ». Elle planifie et organise les tueries depuis sa maison, véritable quartier général des Interahamwe, la milice armée, qui est sous ses ordres dans son secteur.
Toujours selon le média, chef de guerre, elle se rend à plusieurs reprises dans les lieux où les Tutsi se réfugient en masse pour sélectionner les hommes à tuer. Elle participe également à l’assassinat d’intellectuels recherchés par le gouvernement génocidaire comme le journaliste André Kameya. Elle agit de concert, notamment, avec Tharcisse Renzaho, le préfet de Kigali-ville, et Odette Nyirabagenzi, conseillère du secteur de Rugenge à Kigali. Elle serait également impliquée dans des actes de torture, notamment sur des femmes tutsi.
Un pas dans la stabilité de la région?
Pour beaucoup en République Démocratique du Congo, cela est une marque de collaboration entre la République Démocratique du Congo à travers ses forces de défense et de sécurité et le Rwanda dans la traque des criminels qui ont endeuillé la région. Il faut dire que Angéline ne sera pas la première génocidaire a été arrêtée par les autorités congolaises. Plusieurs ont déjà été rapatriés au Rwanda ou tués sur le sol congolais.
Beaucoup espèrent que le pays de Paul Kagame fera en sorte que des rebelles accusés de plusieurs exactions au Congo soient rapatriés pour subir la rigueur de la loi.
Pour l’instant, l’armée est déterminée sur plusieurs fronts à ramener la paix dans la partie Est de la RDC minée par des conflits armés depuis plus de deux décennies. Au-delà des groupes étrangers, les FARDC traquent des groupes locaux qui ont parfois des connexions avec des forces étrangères.
Jean-Luc M.