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    C’est à travers une Conférence publique organisée ce vendredi 11 décembre 2020 à l’Université Evangélique en Afrique (UEA); que le Centre d’Excellence Denis Mukwege (CEDM) a fait remarquer avec les participants; l’importance que peut jouer la société et la Justice, pour l’élimination des violences sexuelles en province du Sud-Kivu.

    Élèves de différentes écoles secondaires de Bukavu, étudiants représentants les institutions supérieures et universités de la ville; parents, enseignants, ou encore des membres des organisations non gouvernementales et services étatiques; différentes couches sociales représentées ici ont réfléchi sur comment perpétuer la lutte contre les violences sexuelles; à travers une prise de conscience et une responsabilité collective.

    Germaine Furaha, Directrice du CEDM, estime tout d’abord que la culture du viol est incorporée par la domination masculine. Selon elle, la Société a tendance à imposer des restrictions à la femme, pour soit disant prévenir les violences sexuelles; alors que de l’autre côté des hommes ont des comportements qui peuvent conduire au viol, mais qui sont « au non de je ne sais quoi » normalisés par la Société.

    « Viol, toujours une arme de Guerre »

    Le Dr Christine Tina de l’hôpital de Panzi a mieux illustré l’ampleur du viol en province du Sud-Kivu. Selon elle, sur 2.951 sites miniers artisanaux que compte le Sud-Kivu, près de la moitié, soit 1.268, sont contrôlés par des groupes armés. Ces derniers utilisent pourtant le viol « avec extrême violence » comme une arme de guerre.

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    Celle-ci précise que ces actes ne sont pas sans incidence sur les communautés locales. « Des déplacements massifs sont régulièrement signalés, une réduction démographique considérable; des MST transmises aux femmes, sans parler du pillage de nos minerais, des villages brûlés. Bref, tout le tissus social est détruit.» dit-t-elle.

    L’hôpital de Panzi du Dr. Mukwege assure une prise en charge holistique des survivantes des violences sexuelles. Depuis 1999 à Octobre 2020, 68.264 victimes des violences sexuelles ont été soignées, notamment des enfants, des femmes, et des vieilles. «Personne n’est épargné par ces atrocités. Bien au contraire, au lieu d’avancer, les violences sexuelles contre les adolescents sont passés de 13% en 2008, à 34% en 2018, des cas que nous prenons en charge.» ajoute-elle.

    La Responsabilité de la Justice
    des participants à la conférence publique de ce vendredi. Ph. Laprunellerdc.info

    Me Papy Kajabika, a deans son intervention, souligné que la Justice peut à travers la prévention, la répression et la réparation, contribuer de manière très significative à l’élimination des violences sexuelles.  La sévérité des sanctions, la célérité dans le traitement des dossiers, et même le caractère inopérant de la hiérarchie ou des immunités en matière de violences sexuelles; peuvent dissuader le violeur à recourir à cet acte, et encourage les victimes à s’approcher auprès des instances judiciaires.» pense cet avocat au Barreau  du Sud-Kivu.

    Cependant, note-il, la justice congolaise connait plusieurs limites, qui rendent encore très difficile la lutte contre les violences sexuelles. Dès le départ, plusieurs habitants ne connaissent pas ce que dit vraiment la loi, dit-il. Egalement, il y a l’éloignement des juridictions ou l’incompétences des plus proches, la lenteur et la cherté de la Justice, ou encore très souvent la corruption. Celui-ci encourage l’Etat congolais à relever ces défis, en travaillant sur une approche tenant compte des besoins des victimes.

    La prise de conscience collective

    Différents participants à cette conférence ont insisté sur la valorisation de la femme au sein de la communauté. Selon un Professeur de l’UEA, la non-considération de la femme est à la base de plusieurs violences, parfois sexuelles, par des hommes.

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    Un autre participant pense qu’il ne suffit pas d’avoir des bonnes lois et des bonnes juridictions. Selon ce responsable d’une école secondaire, il faudrait également à l’intérieur des sociétés, pour comprendre le nœud du problème et trouver des solutions.

    «Comme toute la communauté semble mobilisée contre les violences sexuelles, alors chacun doit être le gardien de l’autre. Cela commence par la dénonciation des auteurs, car si tout le monde se ligue contre eux, même ceux qui avaient l’intention de le faire peuvent avoir peur. Il y a aussi la considération des victimes, puisque si nous prenons tous conscience que le viol est un crime autant comme tous les autres; cela sera une grande avancée, puisque personne ne voudra vivre avec un criminel. Leur place sera dans la prison, et personne ne peut souhaiter ça.» ajoute Solange Lwashiga, du Caucus des Femmes du Sud-Kivu.

    Un autre intervenant, demande aux responsables du Centre d’Excellence Denis Mukwege; de réfléchir sur un programme de sensibilisation et de conscientisation régulière des personnes détenues pour violences sexuelles. Ceci permettra selon lui, à ce que quand ils sortent de prison, ils soient les sensibilisateurs; et non ceux qui vont encore perpétrer ces actes, ou harceler leurs victimes.

    Germaine Furaha
    Le Professeur Germaine Furaha, s’est dite heureuse de l’organisation de cette conférence publique, qui a permis aux participants de toutes tendances confondue; de donner leurs avis sur les moyens à mettre en œuvre, pour l’élimination des violences sexuelles au Sud-Kivu.

    «Je suis réjouis puisque nous nous sommes questionnés nous-même par rapport à la problématique des violences sexuelles, dans le contexte de notre communauté. Mais aussi prendre des engagements personnels en termes de changement. Je pense que comme les participants l’ont dit, il faut s’attaquer aux racines. Le nœud du problème réside dans nos us et coutumes, dans les considérations que nous avons les uns envers les autres. Si le problème persiste, c’est parce que nous n’avons pas encore pris conscience.» dit la Directrice du Centre d’Excellence Denis Mukwege.

    Des participants se sont engagés à restituer et perpétuer cette expérience au sein de leurs familles, écoles et universités, à travers notamment des dialogues; en vue d’une lutte commune contre les violences sexuelles qui visent très souvent la femme, et qui freinent son développement.

    Museza Cikuru

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    Un commentaire

    1. YEREMIAN PIERRE on

      Bravo pour cette conférence sur « l’élimination des violences sexuelles . Une conscience et une responsabilité collective » Ces initiatives prennent place dans l’ensemble des mesures à mettre en oeuvre pour le Volet Non Judiciaires préconisé par le Rapport Mapping . Les Sociétés civiles des provinces ,les institutions universitaires , les communautés religieuses doivent redoubler d’effort pour un changement radical et global à partir des plaidoyers locaux . La Fondation PANZI est pleinement dans son rôle pour encourager de telles initiatives .

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