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    Alors que le pouvoir judiciaire congolais est encore confronté à plusieurs défis en termes de ressources, des qualités et de l’indépendance, Félix Tshisekedi semble étonné d’avoir appris que certaines personnes disent craindre une République des juges.

    «J’ai entendu certains parler avec ironie ou crainte de la République des juges » a lancé Tshisekedi.

    Une certaine réponse du berger à la bergère à un étonnement de la Présidente de l’Assemblée Nationale de la RDC, Jeanine Mabunda qui s’interrogeait si le pays est devenu une « République des Juges ».

    Jeanine Mabunda s’indignait des arrestations de certains députés nationaux, sénateurs et ministres en violation de la procédure.

    « Nous n’allons pas accepter que l’immunité parlementaire soit remise en cause. Nous avons récemment invité le ministre de la Justice pour échanger avec lui sur ce sujet. Il s’agit de l’immunité des parlementaires, mais aussi des sénateurs et des ministres. Sommes-nous dans une République des juges ? Les juges sont-ils supérieurs aux députés ? », s’était interrogée Jeannine Mabunda Lyoko au cours d’une interview à Jeune Afrique.

    Tshisekedi rappelle que la RDC ne compte actuellement que un magistrat pour 28.000 habitants, alors qu’un ratio minimum de 1 magistrat pour 5.000 habitants est considéré comme étant la limite de la couverture requise par les standards définis par l’Association Internationale des Magistrats.

    Il estime par ailleurs que le pays a un grand retard à rattraper car la dernière grande vague de recrutement des magistrats en RDC date de 2011.

    Dans cette adresse à la nation, Tshisekedi a rappelé que la lutte contre l’impunité, contre la corruption et les antivaleurs, constituent les éléments centraux de sa stratégie, « sans lesquels tout réel espoir de changement est impossible ».

    « Mais dès lors que nous avons en toute conscience choisi de privilégier la réconciliation nationale pour mieux construire l’avenir et préserver la paix, la lutte contre l’impunité ne doit en aucun cas se transformer en vengeance, ni en chasse aux sorcières. De même, aucune réconciliation crédible ne peut être envisagée si nous continuons avec les pratiques anciennes de la corruption, de la ruse et du crime. L’engagement que j’ai pris devant vous, devant ma conscience et devant Dieu, c’est de donner la chance à tous les congolais, sans exclusive, d’envisager l’avenir en toute liberté et en toute quiétude, mais sur de nouvelles bases morales. En aucun cas cet engagement ne peut signifier la poursuite de l’impunité. M’inspirant des saintes écritures, mon objectif n’est pas de voir les méchants périr, mais plutôt qu’ils changent, qu’ils soient sauvés et que le pays tout entier s’en réjouisse. A défaut, ils s’exposeront à la rigueur de la loi. Celle-ci étant faite pour révéler la faute, j’accorde à la restauration de l’Etat de droit la première des priorités dans mon combat pour l’édification d’un nouveau Congo » , a-t-il dit.

    Plusieurs estiment qu’en répondant à une intervention faite par la présidente de l’Assemblée Nationale sur « la République des juges » dans un cadre non officiel, Tshisekedi se présente comme un président partisan même devant un moment solennel comme la fête de l’indépendance. 

    Gracieuse Wany S.

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