Le Chef de Chefferie des Bakisi en territoire de Shabunda au Sud-Kivu, dit condamner les actes de violences perpétrés contre des membres de la communauté Shi dans cette entité. Celui-ci appelle toutes les communautés au vivre ensemble, et promet des sanctions aux semeurs de troubles.
Cet appel du chef de la chefferie de Bakisi a été lancé au cours de la rencontre qu’il a organisée ce mercredi 1er septembre 2021; avec des membres de la communauté des mutualités des Shi vivants à Shabunda, et ceux de la communauté Lega.
Une rencontre élargie au comité local de sécurité, qui s’inscrivait dans le cadre la recherche de la paix durable entre les différentes communautés vivant à Shabunda; mais aussi faire un état de lieu de la situation que traversent les membres de la communauté Shi dans cette partie de la province du Sud-Kivu.
«Il fallait absolument qu’aujourd’hui on se mette ensemble avec le Conseil de sécurité pour endiguer le mal. Nous avons été un peu larges de part et d’autre. Du côté du COMISHI, ils ont fait leurs observations et inquiétudes. Ils ont montré qu’il y a eu des exactions et tracasseries le long de la route de la part de certains dignitaires de la coutume Lega. Mais aussi du côté de Lega qui est la population autochtone, ils ont fait observer qu’il y a eu des propos discourtois qui ont provoqué de la colère. Nous avons alors essayé de parler au tour de tout, car nous sommes obligés de vivre ensemble, cohabiter ensemble comme d’habitude,» a expliqué le Chef de Chefferie de Bakisi devant la presse au sortir de cette rencontre.
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Pour lui, les relations entre la communauté autochtone de Shabunda et les autres communautés ont toujours été bonnes, et ne doivent pas être sacrifiées. D’où son appel à l’acceptation mutuelle des uns et des autres, pour espérer au développement auquel aspire Shabunda.
«Nos relations avec les communautés voisines datent de très longtemps. Nous ne pouvons pas sacrifier ce qui est très important, car ces relations, c’est un capital qui n’a pas de prix. Nous musons sur une cohabitation sincère et durable. Le message à tout le monde est que Shabunda centre est en train de devenir une ville. Et donc nous sommes appelés à cohabiter avec toutes les communautés qui viennent par ci par là. Ce qui est important nous devons les accepter et mais elles aussi doivent nous accepter. Parce qu’il y a des coutumes, ceux qui viennent doivent respecter la coutume Lega et nous aussi comme autochtones nous devons respecter notre propre coutume en observant les engagements et les dispositions prises par la hiérarchie coutumière,» a martelé Mupipi Jean Paul.
Les membres de la Communauté des mutualités des Bashi (COMUSHI) présents à ces assises, ont félicité l’initiative de l’autorité coutumière de Bakisi, tout en promettant de collaborer avec tout le monde. Ils ont cependant insisté sur la fin des tracasseries sur les barrières érigées le long des routes à Shabunda; et ont promis de reprendre les activités commerciales suspendues depuis fin août dernier, pour raison de deuil et de protestation contre les assassinats de certains des leurs.
«Nous avons été invités parce que depuis le début du deuil que nous avons débuté le 28 aout passé; nous n’avions jamais été invités pour que nous puissions dire ce que nous voulons et voir comment est-ce que on peut pacifier. Nous avons été clairs, nous ne sommes pas contre la coutume Lega, mais nous voulons qu’elle soit d’application pour ceux qui sont de la coutume Lega. Nous avons demandé qu’on puisse éloigner cette coutume de la route, l’appliquer loin de la route comme c’était fait avant. S’il y a à demander, ils le demandaient pacifiquement avant, mais aujourd’hui ce sont des barrières. Ce sont devenues des obligations,» a fait observer Jean-Marie Vianney, Porte-parole de la COMISHI.
Tensions à Shabunda : le Gouvernement appelle à la cohabitation pacifique https://t.co/uvfCkdXjvW https://t.co/o1VN1nLMQX
— LAPRUNELLERDC.CD (@laprunellerdc) September 2, 2021
Et pour ce qui est de la reprise des activités commerciales suspendues, le porte-parole du COMISHI a promis qu’après concertation entre membres de leur communauté, une suite devra être réservée pour cette fin très bientôt.
«Nous allons bientôt lever le deuil, en passant bien sûr par une messe de requiem que nous allons demander dans des églises, pour pleurer nos frères et prier pour leurs amés,» a dit Jean Marie Vianney.
Signalons que c’est depuis début août que la communauté des mutualités des Bashi vivant à Shabunda a alerté sur les tueries et tracasseries dont sont victimes les membres de cette communauté à Shabunda, de la part d’un groupe d’individus se revendiquant des adeptes du phénomène Kimbilikiti.
Selon cette structure, 5 personnes ont été tuées depuis juillet dernier, en plus des tracasseries et lourdes amendes qui sont demandées «sans raison» aux autres personnes. La mutualité des communautés des Bashi a demandé l’intervention des autorités provinciales et nationales, pour exiger que prennent fin ces pratiques, et que les auteurs de ces meurtres soient poursuivis conformément à la loi.
Papy Mulingati, depuis Shabunda