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    Le Président de la RDC, Félix Tshisekedi va –t-il accepter de cracher sur le travail des institutions de la Province du Sud-Kivu ? Va-t-il céder aux lobbies pro-Ngwabidje ou pro-Lukwebo pour maintenir le statuquo en province malgré la déchéance de tout le gouvernement provincial par les députés provinciaux ?

    En effet, tout est visiblement fait pour maintenir le Sud-Kivu dans un avilissement au nom d’une certaine « stabilité des institutions » alors que la gouvernance Ngwabidje est décriée par toutes les couches de la population congolaise.

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    Les contradictions de dernière minute autour de la participation des dirigeants provinciaux dans la prochaine conférence des Gouverneurs pourrait être une illustration parfaite des ambitions des uns et des autres.

    En tout cas au Sud-Kivu ces questions reviennent alors que les partisans du Gouverneur Ngwabidje sont formels : c’est le Gouverneur déchu du Sud-Kivu qui participera à la prochaine conférence convoquée ce 22 décembre.

    Plusieurs messages officiels tendent à confirmer cette thèse car sur les réseaux sociaux, un message appelle le Gouverneur intérimaire et Ministre provincial de l’Intérieur à ne pas rejoindre Kinshasa et à garder la situation sécuritaire en province.

    Le Chef de l’Etat Congolais pourrait-il décider d’accepter qu’un Gouverneur déchu par son Assemblée Provinciale siège à son côté sans que la Justice du pays qui doit être saisie en cas de contestation de la décision, ne se prononce ?

    Cette question est extrêmement importante et pourrait bien confirmer la thèse selon laquelle la mauvaise gouvernance du Sud-Kivu est le fait du pouvoir Central de Kinshasa qui soutient mordicus des gouvernants ayant trempé dans la mauvaise gouvernance et dont les actes sont réprimés au niveau local.

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    Nombreux espèrent que le premier citoyen congolais ne tombera pas dans ce piège visant à légitimer un déchu et dont le dossier doit impérativement passer par la justice après la sanction de l’Assemblée Provinciale du Sud-Kivu.

    Les dernières décisions courageuses du Président Tshisekedi sont plutôt révélatrices de son souci de respecter le travail de chaque institution.

    On l’a vu notamment dans le cas du DG de l’OGEFREM Patient Sayiba qui tenait à tout prix à se présenter aux côtés du Président Tshisekedi à l’étranger alors qu’il était suspendu par le Ministre de Tutelle. Sur ce point, le Chef de l’Etat a usé d’une sagesse hors normes en montrant son respect et sa considération au travail de chaque organe, même de son Exécutif.

    Le Sud-Kivu pourrait-il déroger à cette sagesse à cause de la pression de ceux qui veulent à tout prix protéger leur deal dans l’exploitation illicite des minerais, le commerce frauduleux du ciment, du carburant et d’autres matières qui échappent au contrôle strict de l’Etat ?

    Le Président Tshisekedi pourrait-il choisir de laisser un ancien Gouverneur, accusé par l’Assemblée Nationale dans l’exploitation illicite des minerais s’asseoir dans la même salle que lui comme Gouverneur alors que déchu par son Assemblée Provinciale et cité dans plusieurs dossiers sales de mauvaise gouvernance ?

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    La « stabilité » des institutions provinciales rime-t-elle avec tolérer la mauvaise gouvernance et le pillage des ressources naturelles ?

    Tshisekedi pourrait-il décider de se mettre à dos toute une population afin de protéger Ngwabidje soutenu mordicus par son géniteur Lukwebo au nom d’une certaine alliance politique ?

    Tshisekedi reçoit-il les vrais rapports sur la gestion du Sud-Kivu ou les cercles autour de lui et qui pourraient profiter de la cacophonie de gestion bloquent tous ces rapports autour de la gestion chaotique du Sud-Kivu ?

    Le Président de la République a-t-il évalué le travail du Gouverneur du Sud-Kivu pour comprendre l’étendue de la destruction au cours de plus de deux ans de gestion controversée ? Le Sud-Kivu a-t-il toujours des personnes qui plaident pour lui ou chacun avec son intérêt ?  

    Le temps n’est-il pas arrivé de dépêcher une mission de l’Inspection Générale des Finances pour venir infirmer ou corroborer les accusations de détournement et de gestion opaque de la cité ? La Province du Sud-Kivu est-elle devenue le cadet des soucis du Chef de l’Etat Congolais ?

    En tout état de cause, c’est le Chef de l’Etat qui a été élu au suffrage universel direct et il est le seul comptable devant ces millions des Sud-Kivutiens qui vivent une situation insupportable du fait des dirigeants affairistes et sans vision claire pour l’amener vers l’espoir.

    C’est encore lui qui choisira s’il est important de respecter, comme il le soutient toujours, le travail de chaque institution de la République ; s’il tient toujours à confirmer comme avant, qu’il n’était pas dictateur et qu’il décourage toute gouvernance chaotique des provinces.

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    Laisser le Gouverneur Ngwabidje répondre des faits de sa mauvaise gouvernance et encourager les députés provinciaux et nationaux à mettre de la lumière dans la question du Sud-Kivu ne serait-il pas un bon début ? En tout cas, ce 22 décembre il donnera un signal et ce sera soit positif ou négatif et les Sud-Kivutiens en tireront toutes les conséquences.

    Bertin Bulonza

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    Un commentaire

    1. Joseph BAFUNYEMBAKA on

      L’Assemblée Provinciale du Sud-Kivu ferait mieux de retirer aussi sa confiance à Lukwebo qui, à partir de Kinshasa et grâce à sa position à la tête du sénat, continue à entretenir le flou dans cette Province.

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