L’organisation Partenariat Pour la Protection Intégrée (PPI) dénonce les conditions « infrahumaines » dans lesquelles vivent les détenus de la prison centrale de Kamituga, dans la province du Sud-Kivu.
Dans un communiqué de presse rendu public ce lundi 14 Février 2022, PPI indique que les détenus vivent dans des « mauvaises conditions » dans cette maison carcérale, suite notamment au manque de soins de santé et de la nourriture.
Selon cette ONGDH, deux personnes y ont déjà perdu la vie depuis novembre dernier, par manque d’une bonne prise en charge sanitaire.
«La prison de Kamituga ne vit que d’aides des personnes de bonnes volontés car non subventionnée par l’État Congolais et ne reçois jamais un quelconque appui du gouvernement Provincial du Sud-Kivu. Présentement, la prison de Kamituga ne dispose d’aucune réserve en nourriture ou dépôt et encore moins en médicaments. La prison de Kamituga n’a ni médecin, ni infirmier pour le suivi des malades en détention. La majorité de détenus en prison souffrent de la tuberculose et de la gale dont, malheureusement un détenu est mort en novembre 2021 et un policier de garde venait de décéder de la tuberculose le 7 février 2022,» explique PPI.
PPI évoque également le mauvais état actuel des installations de cette maison carcérale.
«Toutes les installations sanitaires de la prison sont bouchées et les détenus font leurs besoins dans des morceaux de bidons. Non seulement la prison de Kamituga est un Hangar vieux de plus de 50 ans qui servait de locaux de laboratoire de la société minière du Congo (SOMICO), avec risque d’intoxication de reste des matières chimiques, mais également présente de fissures partout au risque de détenus au cas d’un simple tremblement de terre,» craint cette structure.
Lors d’une visite de monitoring effectuée vendredi 11 février 2022 dans cette prison, PPI dit avoir constaté, par ailleurs que sur les 78 prisonniers en détention, seuls 21 sont condamnés définitivement.
Au regard du danger qui guette les détenus de cette prison, PPI recommande au Gouvernement central de construire une prison aux standards modernes et de respect de droits humains dans cette partie de la province du Sud-Kivu. Mais aussi de la subventionner « régulièrement », afin que les prisonniers aient de la nourriture et des médicaments.
Il sied de rappeler que le manque de nourriture et de médicaments est également signalé dans plusieurs autres prisons en RDC, et particulièrement au Sud-Kivu, où des morts n’ont cessé d’être enregistrés dans la prison centrale de Bukavu, ainsi que celles de Kabare et Kalehe.
Guilaine Mukumba, stagiaire ISAM