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    Au Sud-Kivu, des membres de la Cellule de Communication du Gouverneur Ngwabidje (Nyamoma) tentent-ils désespérément de torpiller la vérité sur les graves incidents lors de la répression du rassemblement organisé par certains élus qui demandent qu’il soit éjecté de la tête de la province?.

    C’est en tout cas la principale question depuis plusieurs heures après la sanglante répression de la manifestation de Funu dans la ville de Bukavu (Sud-Kivu) faisant au moins 11 blessés, selon des organisations de la Société Civile.

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    En effet, quelques heures après cet incident ayant vu des élus et journalistes blessés, des membres de la Cellule de Communication du Gouverneur s’attaquent à tout celui qui a relayé l’information : journalistes comme membres de la Société Civile.

    La première cible c’est bien évidemment le média en ligne LaPrunelleRDC.info.  C’est Paterne Nkunzi, un des membres de cette cellule qui annonce les couleurs dans un message qu’il distille sur les réseaux sociaux et signé comme « Jeune révolté ».

    « Chers journaleux de La Prunelle, ayez le sens de l’humanisme. Ces images sanglantes de Beni que vous diffusez dans les réseaux sociaux sur demande de vos bailleurs de fonds déstabilisateurs des institutions provinciales du Sud-Kivu pour justifier leur plan machiavélique, est-ce une moquerie contre cette population meurtrie de Beni ou bien ? Chose étonnante, une élue nationale est tombée aussi dans votre piège en publiant sur son compte Tweeter ces fausses images que vous attribuez à un prétendu meeting de Funu. Compatissez avec la population de Beni que de vous servir de son malheur pour vos actes de charme et populisme. Ayez honte ! », écrit-il sans rire.

    Quelques minutes plus tard, c’est Aaron Basimarha, également membre de la Cellule de Communication de Nyamoma qui tente de convaincre que les images qui circulent sur les réseaux sociaux sont fausses et ne concernent pas Bukavu.

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    «…en ce moment où l’humanité combat la pandémie du covid-19, eux, (élus) invitent la population pour un meeting dans la rue, chose étonnante, ils se donnent le kilo de poster des photos sanglantes de nos compatriotes de Beni au Nord-Kivu, une façon de prouver à suffisance qu’ils ont été élus et ne savent pas jouer leur rôle, ils sont tout simplement sadiques…tout est clair déjà, ces députés provinciaux pétitionnaires ont suffisamment prouvé à leurs élus qu’ils sont haineux, menteurs, instrumentalisés, et veulent à tout prix la déstabilisation des institutions provinciales… », insiste Aaron Basimarha.

    Les faits

    Dans cette cacophonie délibérément créée, LaPrunelleRDC tente de revenir sur quelques faits.

    1. Il y a eu bel et bien répression sanglante de la manifestation des députés provinciaux venus parler à leurs électeurs des questions de l’heure en province;
    2. LaPrunelleRDC.info n’a publié aucune photo de cette manifestation ni de la répression.
    3. Les photos contenues dans un article sur la colère de Marie-Ange Mushobekwa, ancienne ministre des droits humains après cette répression étaient intégrées sur ses tweets et non des photos de LaPrunelleRDC.
    4. Nombreuses des photos qui ont largement polluées la toile et partagées par Marie-Ange Mushobekwa sont bel et bien celles de la répression de Funu. Elle effacera ses tweets avec une campagne organisée pour lui faire croire qu’elle a dit faux par ces images. Pourtant, ces personnes et les faits existent. Le sang a bel et bien coulé. Des personnes ont été atteintes par des balles réelles. Des défenseurs des droits de l’homme ou le BCNUDH le confirment depuis hier. Des méthodes simples de vérification d’images existent.
    5. Contrairement aux rumeurs, aucune personne n’avait été déclarée morte, malgré ces blessures graves pour certains, jusque tard dans la soirée de dimanche.
    6. Il y a eu des députés tabassés et d’autres blessés mais également un journaliste de Canal Futur, une chaîne de radio émettant à Bukavu.
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    Au vu de tous ces éléments, il est clair que tout est mis en œuvre ici au Sud-Kivu pour minimiser l’ampleur des graves violations des droits de l’homme de ce dimanche 18 avril 2021. Des violations que Nyamoma tente de mettre dans la catégorie des faits divers en s’évertuant à intimider tout celui qui s’exprime sur la question.

    Mais comment taire cette vérité face aux nombreuses preuves détenues par un plus grand nombre avec le développement des nouvelles technologies de l’information? C’est ce qu’on verra mais ce qui est sur est que tout celui qui en parle est vilipendé et insulté dans toutes les langues pour que Kinshasa pense que ce n’est qu’un coup monté. Tout se fait malheureusement et visiblement dans ce seul but et Nyamoma y a visiblement mis toutes ses énergies.

    Jean-Luc M.

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