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    La motion de défiance contre le Gouverneur du Sud-Kivu, Théo Ngwabidje Kasi, divise la classe politique. Depuis ce mercredi 23 décembre, date du dépôt de la dite motion, les réseaux sociaux ne cessent d’être inondé des messages de soutien et de désaveu à l’endroit du gouverneur.

    Si pour certains, la destitution de Théo Ngwabidje s’avère indispensable, plusieurs autres pensent que l’actuel Gouverneur a besoin de plus de temps pour remettre la province sur la voie de développement.

    C’est cas de Chrispin Lulihoshi, celui-ci dans un forum, soutien que le départ de Théo Ngwabidje ne va rien résoudre. Faisant référence à la province sœur du Nord-Kivu, Chrispin estime que le Gouverneur Julien Paluku a eu un temps suffisant pour arriver à réaliser certaines actions de développement.

    « Ce qui se passe dans cette province est vraiment exceptionnel. Nos députés devraient s’inspirer du Nord-Kivu et comprendre qu’on ne développe pas une province par coup de baguette magique », a-t-il dit.

    Un argument visiblement soutenu par Ephrem Iragi, un des commentateurs du Gouverneur Théo Ngwabidje. Comme Chrispin, Ephrem Iragi pense que le Sud-Kivu ne pourra se développer qu’avec « la prise de conscience de ses filles et fils ».Il voit dans cette démarche un recul pour le développement de la province et appelle au dialogue.

    « Si les élus estiment que le Gouverneur Theo Ngwabidje s’est écarté de sa ligne de Gouvernance, décider de son départ n’est vraiment ni le besoin ni l’urgence », dit-il tout en reconnaissance qu’il s’agit d’une démarche normale du travail parlementaire.

    Pour lui, ces questions peuvent trouver d’issues favorables dans un cadre purement institutionnel en évitant à la Province le spectacle désolant de la confrontation Institutionnelle, de la recherche effrénée des intérêts égoïstes et de l’éternel recommencement.

    Du côté de l’opposition, c’est tout le contraire. Pour Heri Kalemaza, la motion de défiance contre Théo Ngwabidje est salutaire pour la province. Il lui reproche la non tenue des promesses de son discours programme et le détournement de plus de 3 millions de dollars.

    Mais aussi la montée de l’insécurité et de la criminalité en province en « général » et dans la ville de Bukavu en particulier. Le gouverneur serait responsable de la « spoliation, vente des maisons et parcelles de l’Etat ».

    Des reproches qui viennent rencontrer celles des députés motionnaires qui justifie leur démarche par la non réalisation des promesses de campagne faites par le Gouverneur Théo Ngwabidje devant les élus provinciaux.  Et au plan sécuritaire, l’actuel Gouverneur du Sud-Kivu aurait échoué à instaurer la sécurité dans les villes comme dans les 8 territoires de la province.

    Au plan socio-économique, ils parlent d’une gestion opaque des finances publiques, la création des services non budgétisés et l’absence d’une politique claire de gestion de la DPMER.

    Mais du côté de Nyamoma on estime que le gouverneur a rencontré des blocages sur tous les plans. Comme le dit Proust Musaba, membre de la cellule de communication du gouverneur, « le locataire actuel de Nyamoma ne s’est jamais détourné de sa vision de mettre la population au centre des politiques publiques et la sécurité des personnes et de leurs biens ».

    La motion de défiance devrait alors être examinée par l’assemblée provinciale. Mais suite à la décision du vice-premier ministre et ministre de l’intérieur, Gilbert Kankonde, interdisant aux assemblées provinciales d’aborder les motions de censure et de défiance contre les Gouverneurs, celle-ci risque de prendre du temps.

    Bertin Bulonza

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