Le Bureau de Coordination de la Société Civile du Sud-Kivu appelle les habitants de la ville de Bukavu à respecter les normes et les lois du pays avant d’organiser toute forme de manifestations pour revendiquer ou manifester leur indignation par rapport à une quelconque décision prise par les autorités du pays et de la province.
Son président estime que la plupart des manifestations organisées ce dernier temps dans la ville de Bukavu ne respectent pas les principes établis par les lois du pays. Pour lui, il est inadmissible qu’un groupe de personnes perturbe les activités dans toute une ville, uniquement parce qu’il revendique des postes au sein du gouvernement.
‘’Nous sommes dans une démocratie et la démocratie a des exigences. Autant la démocratie veut dire expression de ses opinions, autant elle veut dire, on présente ses droits, les droits de chacun, les droits de l’homme mais aussi la démocratie c’est la limite par rapport aux droits des autres. Il s’observe effectivement dans la ville de Bukavu depuis un temps une sorte d’exhibition des forces, lorsqu’on veut revendiquer on va dans la rue, non seulement pour revendiquer et rentrer à la maison, mais on va dans la rue pour bloquer tout le monde, on va dans la rue pour bloquer la circulation, on va dans la rue pour troubler l’ordre public. Au-delà de ce trouble de l’ordre publique, il y en a qui vont jusqu’à bruler des pneus, ne connaissant pas l’impact des pneus brulés sur la chaussée. Le message que je voudrais lancer à tous ceux qui veulent manifester parce que la manifestation c’est un droit, est qu’on est en droit de manifester, de revendiquer, mais on doit savoir comment revendiquer, quand on revendique on ne doit pas bloquer les autres à vaquer dans des occupations. Par exemple ce qui s’est fait hier dans la ville entre les militants de l’UNC et l’UDPS, je crois que ça a surpris tout le monde ; ce n’est pas normal que Felix Tshisekedi, Kamerhe qui mobilisent l’argents pour assurer leur programme urgent de 100 jours, à construire les routes et que leurs militants se mettent dans la route pour bruler des pneus, empêcher les gens à travailler.’’ , se désole l’avocat Patient Bashombe, président du Bureau de Coordination de la Société Civile au cours d’une interview exclusive accordée à Laprunellerdc.info ce mardi 28 mai.
Bashombe s’étonne de constater que sont ceux qui ont le pouvoir qui descendent encore dans la rue pour revendiquer des postes. Il estime que le comportement affiché dans la ville de Bukavu la journée du lundi 27 mai 2019 par les militants de l’UNC et de l’UDPS aura des répercussions négatives sur la gestion du pays.
‘’C’est jurisprudence qu’ils sont en train de créer eux-mêmes alors qu’ils sont au pouvoir. Lorsque demains les étudiants, les marchands, les mouvements citoyens et les autres qui vont revendiquer viendront dans la rue procédant par les même méthodes en mettant des pneus brulés sur la chaussée, c’est eux qui sont au pouvoir qui vont refuser alors que c’est eux qui sont en train de montrer l’exemple, c’est un très mauvais exemple qu’ils viennent de montrer et je ne peux pas demander à la population d’imiter. On ne peut pas imiter ça par ce que c’est une déviation.’’ ajoute-il.
Il invite les habitants de la ville de Bukavu à respecter les règles établies par le pays afin de ne pas tomber dans des erreurs qui ne favoriseront pas le développement de la province du Sud-Kivu en particulier et de la République Démocratique du Congo en général. Il demande par ailleurs de commencer par le plaidoyer avant d’arriver aux actions de rue.
‘’Avant d’aller dans la rue, il y des phases qu’on doit franchir il y a le plaidoyer, est ce qu’ils ont eu d’abord l’occasion de s’assoir autour d’une table. Ce n’est pas parce que il y a un problème qu’on doit aller directement dans la rue, et c’est ça le danger, c’est ça le problème, parce que il y a mille problème au Congo, il y a mille problèmes ici chez nous à Bukavu, problème de l’eau, d’électricité, …. Mille problèmes, de fisc, il y a problèmes de santé, des enfants, des frais scolaires…si nous demandons à tout le monde qui est concerné de se mettre debout on aura mille marche par jour, est ce qu’on va fonctionner ? Le pays ne va pas fonctionner, les gens doivent comprendre que la démocratie a des exigences, la démocratie c’est un mode de gestion mais qui tient en compte un certain nombre des paramètres, il faut réguler les choses, même si c’est la démocratie, c’est ne pas tout le monde qui se réveille et fait des choses. Sinon on ne va pas marcher dans une communauté qui va dans une certaine cohérence.’’ a-t-il conclu.
La ville de Bukavu est en ébullition depuis lundi 27 mai dans la matinée. D’abord, ce sont des militants de la Coalition Cap pour le Changement (CACH) qui ont barricadé la route à la place Mulamba pour l’UNC et non loin de la mairie pour l’UDPS pour réclamer 50% des postes au niveau du prochain gouvernement provincial. Des pneus ont été brulés sur la chaussée.
Ibag Bagenda
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