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    Malgré les ordres et menaces des autorités politico-administratives de la place en vers les agents de l’administration et les opérateurs économiques, l’appel du Bureau de Coordination de la Société Civile à l’observance de la journée ville-province morte au Sud-Kivu ce mardi 1 mars 2022, est largement respecté par la majeure partie de la population du Sud-Kivu. 

    Dans cet avant-midi, boutiques, magasins, dépôts, écoles et marchés sont hermétiquement fermés. A Bukavu, par exemple, on pouvait voir des élèves en majorité ceux de l’école primaire renvoyés à la maison par leurs enseignants et d’autres n’ont même pas ouvert leurs portes, et ce malgré le communiqué du ministre provinciale de l’EPST publié à la veille promettant des sanctions aux écoles qui répondraient à l’appel de la Société Civile.

    Des institutions d’enseignement supérieur comme l’Université Officielle de Bukavu (UOB) , Université Catholique de Bukavu, l’Institut Supérieur des Techniques Médicales et l’Institut Supérieur de Développement Rural (ISDR) n’ont pas fonctionné à la normale.

    L’université UEA n’a pas ouvert ses portes et d’autres écoles primaires et secondaires. Au marché central de Kadutu, le plus grand marché de la ville de Bukavu, les commerçants sont venus à compte goute, et ce après des menaces apprend-on du maire de la ville qui à la veille a instruit le président du marché à obliger tous les commerçants à venir travailler.

    Seuls des véhicules de transport en commun et motos sont visibles sur les rues de la commune mais pas comme à l’accoutumer.  En commune d’Ibanda et Bagira également, des institutions de micro finance et des banques comme Equity BCDC, FBN Bank, TMB, la Coopec Cahi, et plusieurs d’autres n’ont pas ouverts leurs portes.

    Plusieurs magasins et boutiques sont restés fermés au marché communément appelé chez baba Cingazi. Ici aussi, le bourgmestre de la commune d’Ibanda s’y personnellement redu pour influencer les commerçants à ouvrir leurs maisons mais certains ont résisté à cette sollicitation.

    Murhula Machumbiko, président de la société civile de Panzi, fait savoir que sur le tronçon Essence-Panzi, il y a eu un forcing entre certains jeunes qui obligeaient les gens à vaquer à leurs activités et ceux qui s’y opposaient.

    Plusieurs grandes maisons commerciales comme Kotecha, DATCO ont aussi respecté le mot d’ordre de la Société Civile. Dans cette partie de la ville, seuls les bureaux de l’État, à la mairie, dans des divisions et les cabinets ministériels et le cabinet du Gouverneur sont ouverts. Néanmoins, tous les cabinets à l’assemblée provinciale sont fermés.

    La Société Civile de Bagira, fait savoir que dans cette commune, plusieurs préfets ont renvoyé les enfants à la maison. Ici aussi des maisons commerciales sont restées fermées. Moins de bus de transport en commun dans parkings de Bagira.

    Gentil Kulimushi, président de cette structure citoyenne fait savoir la matinée de ce mardi, un dispositif militaire important été visibles sur tous les ronds-points des quartiers Lumumba et Nyakavogo.

    Loin de la ville, cette fois dans des territoires du Sud-Kivu, la même situation a été observée dans certaines entités. Dans la ville d’Uvira, à Baraka, à Kamituga, malgré les communiqués publiés la veille par les maires des villes promettant des sanctions aux opérateurs économiques et agents de l’Etat qui ne viendront pas au travail, l’appel de la Société Civile a été largement suivi.

    « Le mot d’ordre a été suivi à Bunyakiri, en territoire de Kalehe. Des boutiques fermées depuis le matin. Il n’y pas eu d’activités. Les écoles sont fermées. Ceux qui ont ouverts, c’est parce qu’ils n’étaient pas informés » nous rapporte Didier Kitumaini, président de la Société Civile de Bunyakiri.

    Pour le territoire de Shabunda, n’est pas en reste. Joseph Mpeseni, président de la Société Civile de la place renseigne que cet appel a été respecté à 95%. Ecoles, marchés n’ont pas ouvert. Toutes les activités sont restées paralysées y compris même des services étatiques. C’est à 11heures, que selon lui, seuls des pharmacies et des marchés ont ouvert.

    La Société Civile de Kamituga parle d’une réussite. Son président fait savoir que jusqu’à midi, les activités sont toujours paralysées, malgré l’appel de la mairie de cette ville qui a interdit une quelconque ville morte dans son entité.

    Pour rappel, des organisations de la Société Civile Forces vives réunies au sein du bureau de coordination de la Société Civile du Sud-Kivu ont appelé vedredi 25 février 2022 dernier à une ville et province morte ce mardi 1 mars 2022.

    Selon elles, cette journée sans activités sur toute l’étendue de la province est décrétée conformément à la réunion hebdomadaire de mardi 22 février avec les forces vices, et une autre tenue ce jeudi 24 février avec les présidents des noyaux communaux, territoriaux et urbains de la Société Civile afin d’exiger la démission de Théo Ngwabidje Kasi, de son poste de Gouverneur déjà désavoué par l’assemblée provinciale.

    Pour tenter d’étouffer cette démarche de la Société Civile, le Gouverneur de province est personnellement descendu sur plusieurs endroits considérés chauds de la ville pour sensibiliser les opérateurs économiques à n’est pas suivre l’appel de la Société Civile.

    Des communiqués signés par des administrateurs des territoires, des maires des veilles et des certains ministres provinciaux ont suivi invitant les populations à vaquer librement à leurs occupations.

    Abiud Olinde et Héritier Bashige

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