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    Pendant que les forcées armées burundaises sont en RDC depuis août 2022, suite à un accord bilatéral conclu entre le Burundi et la République démocratique du Congo, des groupes armés actifs dans la partie sud du Sud-Kivu sont en débandade.

    Le groupe d’experts des Nations-Unies a indiqué, dans un rapport publié en décembre dernier, que les Twirwaneho, un groupe d’autodéfense, ont intensifié le recrutement, même des mineurs, mais aussi l’acquisition des armes, pour faire face à la pression des FARDC et des forces burundaises FNDB.

    D’autres groupes armés ont conclu des alliances occasionnelles contre la mutualisation des armées congolaises et burundaises.

    Le rapport indique en outre que les FNDB, venues essentiellement pour les Red Tabara, se sont vu concentrés sur les FNL, qu’ils ont suspecté d’avoir des liens avec l’ancien premier ministre burundais, Guillaume Bunyoni avec qui ils prépareraient un éventuel coup d’état.

    « Au moment de l’établissement du présent rapport, les opérations conjointes de la FDNB et des FARDC ne visaient que les groupes armés burundais actifs au Sud-Kivu, notamment Résistance pour un État de droit au Burundi (RED Tabara) et les Forces nationales de libération (FNL). Cependant, alors que par le passé les opérations de la FDNB visaient principalement les RED Tabara, à partir de septembre 2022 les opérations FDNB-FARDC se sont plutôt concentrées sur les FNL. Plusieurs sources ont rapporté que ce changement de cible faisait suite à des contacts récents entre le leader des FNL, Nzabampema, et l’ancien Premier Ministre de la République du Burundi, Alain-Guillaume Bunyoni. Ce dernier a été accusé par le Gouvernement burundais d’une tentative de coup d’État dans ce pays en septembre » écrit le groupe d’experts.

    Le rapport indique par ailleurs qu’au cours de ces opérations, la FDNB et les FARDC ont également collaboré avec des groupes armés congolais, qui ont agi comme éclaireurs ou comme supplétifs ou les ont rejoints lors des affrontements.

     Il s’agit notamment des Maï-Maï Kijangala, des Maï-Maï Buhirwa et des Gumino, avec lesquels la FDNB avait déjà collaboré par le passé. Le colonel Fureko, un commandant des Gumino et ancien membre des FARDC, a été le principal point de contact de la collaboration FDNB-FARDC avec les Gumino.

    D’autres groupes Maï-Maï et d’autodéfense ont également été approchés par la FDNB ou les FARDC, notamment lors de la traque de RED Tabara et des FNL dans des zones où elles avaient besoin de l’aide de ces groupes. Même certains groupes Maï-Maï qui opéraient aux côtés de RED Tabara et des FNL jusqu’à récemment, comme les Maï-Maï Kashumba, Rushaba et Makanaki, ont commencé à soutenir les opérations de la FDNB et des FARDC.

    Suite aux affrontements avec la FDNB et les FARDC, les RED Tabara et les FNL ont fui vers la forêt d’Itombwe dans le territoire de Mwenga. En allant à leur poursuite, la FDNB et les FARDC ont étendu leur zone d’opérations des plaines de Ruzizi jusqu’aux Hauts Plateaux. Cela a déclenché de nouvelles tensions entre groupes armés, les RED Tabara et les FNL ayant été repoussés vers des zones où la présence des Maï-Maï était importante. 

    Par exemple, alors qu’il battait en retraite à travers Kipupu fin septembre 2022, le groupe RED Tabara s’est affronté aux Forces des patriotes pour la défense du Congo.

    En outre, la FDNB a continué de faire appel aux Imbonerakure pendant les opérations. Certains ont été intégrés à ses troupes et ont reçu des uniformes FDNB avant de traverser la frontière, afin de passer inaperçus.

    Signalons qu’en août 2022, les forces armées burundaises s’étaient officiellement déployées au Sud-Kivu pour une période initiale de trois mois afin de mener des opérations conjointes avec les FARDC contre les groupes armés.

    Jean Luc M.

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